Au micro d’Augustin Trapenard, l’actrice revient sur le sens de ses engagements, l’importance des rencontres dans la construction de la pensée politique, et la dimension corporelle du jeu de comédien.
« Comment on fait pour se lever et se casser, quand on est déjà debout, et dehors? » C’est sur cette question qu’Augustin Trapenard ouvre son échange avec Adèle Haenel dans cet épisode de Boomerang, faisant référence à sa sortie fracassante lors la cérémonie des César en février dernier, alors que Roman Polanski venait de remporter le prix de la Meilleure réalisation pour J’accuse. C’est la première fois depuis ce geste, qui a entraîné une prise de parole collective, que l’actrice s’exprime dans les médias, à l’occasion de la sortie du premier long-métrage d’Aude-Léa Rapin, Les héros ne meurent jamais, dans lequel elle part pour Sarajevo, accompagnée de Jonathan Couzinié, persuadé dans le film d’être la réincarnation d’un soldat bosniaque.
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Au micro de France Inter, l’actrice évoque beaucoup l’importance de la rencontre intime, de la camaraderie, pour faire émerger ses idées dans la sphère publique et construire sa pensée politique (« Les histoires d’amitié et d’amour, c’est des possibilités de vraiment exister), mais aussi de la nécessité de la fiction pour trouver qui l’on est, « orienter l’action dans le cadre de sa vie ».
Qu’est ce que le mot « justice » évoque à Adèle Haenel? « Une belle ambition, un combat populaire, un côté très vivant de notre pays », mais aussi « un système assez froid et cynique ». Malgré cet état des lieux terriblement lucide, l’actrice tire une foi inébranlable en l’élan collectif. Celle qui milite contre les violences policières, s’est engagée aux côtés du Comité Adama, et croit en une lutte intersectionnelle : « Il faut dénaturaliser la catégorie « femme », qui ne peut pas se lire selon un prisme universel, mais doit se lire selon une dynamique de pouvoir (…) »
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On vous laisse écouter cette émission riche et passionnante en intégralité, dans lequel l’actrice lit aussi magnifiquement un texte de Monique Wittig, Le corps lesbien.
Le podcast est disponible ici.
Image : Copyright Les Films du Worso