Pedro Almodóvar a failli réaliser « Le Secret de Brokeback Mountain »

Le réalisateur espagnol voulait faire de cette love story entre deux cow-boys américains quelque chose de « physique» et « d’animal ». Depuis près de quarante ans, le cinéaste espagnol aux cheveux blancs hirsutes livre une filmographie presque sans accroc ni concession, de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier jusqu’à Douleur et Gloire,


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Le réalisateur espagnol voulait faire de cette love story entre deux cow-boys américains quelque chose de « physique» et « d’animal ».

Depuis près de quarante ans, le cinéaste espagnol aux cheveux blancs hirsutes livre une filmographie presque sans accroc ni concession, de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier jusqu’à Douleur et Gloire, en passant par Volver, Tout sur ma mère ou Talons Aiguilles. Une filmographie 100% espagnole qui aurait pu être autrement.

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Dans un entretien à Vulture, Pedro Almodóvar a révélé avoir failli réaliser un film hollywoodien il y a une quinzaine d’années. « Le seul que j’ai été tenté de prendre était Le Secret de Brokeback Mountain, que le scénariste Larry McMurtry m’a proposé de réaliser. Je connaissais l’histoire dAnnie Proulx J’ai hésité pendant les deux ou trois mois », a-t-il raconté. Finalement, c’est le Taïwanais Ang Lee qui a eu le privilège de signer cette sublime histoire d’amour entre deux cow-boys américains, Ennis del mar (Heath Ledger) et Jack Twist (Jake Gyllenhaal), dans les années 1960.

Si Almodóvar affirme que « c’est beaucoup mieux qu’Ang Lee ait fait ce film », le sien aurait forcément été différent car « il y a quelque chose de très animal dans leur amour, ils recherchent la chaleur l’un dans l’autre ». Et de justifier son refus de réaliser le film : « J’étais sûr que je ne pouvais pas le faire aussi physiquement que je le voulais. »

Il raconte aussi qu’Hollywood lui a proposé de faire le remake de son propre film Femmes au bord de la crise de nerfs. « Ils m’ont toujours dit que je pouvais avoir la même liberté et la même indépendance que j’avais l’habitude de travailler. Mais je n’y croyais pas. J’ai parlé à de nombreux réalisateurs comme Martin Scorsese et Paul Schrader, et les histoires qu’ils m’ont racontées étaient effrayantes, il y a beaucoup trop de voix qui comptent dans le processus de création et je ne pense pas pouvoir travailler de cette façon. Je ne saurais pas comment les satisfaire et je me sentirais confus. »

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À 70 ans, Pedro Almodóvar n’exclut néanmoins pas de faire, un jour, un film dans la langue de Shakespeare mais pas aux États-Unis : « Peut-être que je ferai un film en anglais, mais ce sera avec de l’argent européen, car je pourrai être aussi libre que je le suis maintenant. » Et on parie déjà sur le casting de cet hypothétique long-métrage, où l’on espère voir Penelope Cruz et Antonio Banderas. Les plus américains des acteurs espagnols évidemment.

Image : Copyright El Deseo – Manolo Pavón