Après le sublime Phantom Thread (2017), le prochain film du réalisateur racontera l’histoire d’un lycéen, enfant acteur célèbre, et prendra pour cadre la Californie natale du réalisateur.
Certains cinéastes sont du côté de l’exil – on pense à Jim Jarmusch et ses personnages-nomades, à Wim Wenders et ses voyages incertains -, d’autres sont rattachés à une terre d’origine, qui les lie viscéralement à leurs obsessions de jeunesse et les ramène aux mêmes questionnements. Parmi eux, Paul Thomas Anderson, dont trois films prennent pour décor sa Californie natale : Boogie Nights (1997), fable hollywoodienne sur une star du porno, Magnolia (1999), récit choral sur le hasard des rencontres, et Punch Drunk-Love (2002), comédie romantique avec un Adam Sandler savoureux. Retour aux racines pour son nouveau long-métrage, encore non titré, qui d’après The Hollywood Reporter se déroulera dans la vallée de San Francisco, un paysage aux mille visages et aux couleurs changeantes qu’il connaît bien.
Deuxième point commun avec Boogie Nights, le grand film de ses débuts qui lui apporta une renommée fracassante dans le petit monde du cinéma US indépendant : ce drame se situera dans les années 1970, tout comme Inherent Vice (2014), film psyché à l’ambiance moite du réalisateur qui nous plongeait dans une sordide affaire criminelle au milieu des volutes des drogues. Son personnage principal sera un lycéen, enfant-acteur depuis toujours et de grande renommée. Mais d’après les premières infos, le film mettra par ailleurs en scène plusieurs destins croisés, laissant envisager un casting d’envergure. Écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson, le film sera produit par Ghoulardi Film Company et a bénéficié du crédit d’impôt octroyé par la Californie, tout comme Babylon de Damien Chazelle. Ce n’est pas prendre trop de risques que de parier que cet opus brassera les thèmes chers au réalisateur : la gloire et ses versants sombres, la célébrité et ses revers, la fascination pour les performances scéniques.
Le tournage débutera en 2020. En attendant, on réécoute cette discussion passionnante entre Tarantino et Anderson à propos de Once Upon A Time in Hollywood.
Image: Copyright Universal Pictures International France