Après 120 battements par minute, le réalisateur (aussi prolifique monteur et scénariste) reviendra avec École de l’air, qui prendra pour décor une base aérienne française à Madagascar dans la fin des années 1960.
Des corps en fusion s’étreignent dans un club sur des sonorités new wave, avant d’être assimilés grâce à une mise au point et un fondu-enchaîné à des particules de poussière, puis à des cellules sanguines. Tout le monde se souvient de cet effet de montage organique et puissant de 120 battements par minute, (Grand Prix et Queer Palm à Cannes en 2017), fresque politique sur Act Up au début des années 1990 et les ravages intimes du sida sur les malades et leur entourage. Depuis, on sait que Robin Campillo sait parfaitement entrelacer l’histoire collective et les digressions intimes -donc on guettait de près son nouveau projet intitulé École de l’air dont Cineuropa vient de dévoiler le synopsis qui a bénéficié de l’avance sur recette du CNC:
« Le scénario de ce nouvel opus plonge à Madagascar, au tournant des années 60 et des années 70. Sur une base aérienne de l’armée française, les militaires vivent les dernières années insouciantes du colonialisme. Influencé par ses lectures de Fantômette, Thomas, un enfant qui n’a pas encore 10 ans, se forge progressivement un regard sur le monde qui l’entoure… »
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Un pitch qui confirme notre intuition : Robin Campillo devrait mettre en lumière une période historique perturbée à travers le regard neuf d’un héros a priori distancié -dans 120 battements par minute déjà, le personnage d’Arnaud Valois découvrait comme un nouveau venu l’effervescence du monde militant, comme pour permettre au spectateur d’y être introduit aussi. Un programme très alléchant, surtout que c’est Gilles Marchand, excellant scénariste pour Laurent Cantet (Ressources humaines) et Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien), mais aussi réalisateur du thriller clinique Qui a tué Bambi? (2003), qui sera chargé de l’écriture du film. Histoire de patienter, on réécoute la bande-originale magnétique du film signé Arnaud Rebotini, qui résonne comme un cri de guerre en même temps qu’un appel à danser toute la nuit pour mieux repousser la fatigue du corps.
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