OK, il y a sa carrure, mais surtout sa douceur, son sourire franc. Décrocheur scolaire, l’acteur a pris confiance en devenant triple champion de MMA. Avant ses championnats du monde en 2019, celui qui cite Jean-Paul Belmondo comme Nicolas Maury en modèles de masculinités songe à devenir comédien.
Il s’inscrit dans une école de théâtre, où il joue du Copi, et devient modèle. Il commence à voir des films (grosse révélation avec La Maman et la Putain de Jean Eustache), à tourner dans des courts (Le chaos viendra des limbes d’Andres Komatsu, Oikonomia d’Elora Thevenet et Octave Lauret, au programme du festival Chéries-Chéris, en novembre dernier) ou à visiter des expos comme « Les Tasses » du photographe queer Marc Martin, qui lui propose le rôle principal de Mon CRS – et qu’il retrouvera en 2024 pour une expo collaborative, « Tomber des nu(e)s », à la galerie du Passage – Pierre Passebon.
« La Maman et la Putain » : un monument du cinéma français enfin exhumé
« Au début, Marc avait peur que j’aie des préjugés. Or, en soirée, j’avais déjà croisé Othmane, avec qui je joue dans le film, et j’avais eu un jeu de séduction avec iel. » Dans le film, il a cette belle réplique : « Boxer sa vie, c’est faire la révolution, chercher ailleurs… », et Mathis, qui a aussi des projets d’écriture, a bien cet élan transformateur. « La domination par le corps, ça m’a d’abord fait du bien, mais tu vis pas ta vie comme ça, t’es juste une grosse pierre. C’est une prison, et moi j’ai besoin d’être libre. »
Photo : © Julien Liénard pour TROISCOULEURS