Les inséparables, ce sont ces oiseaux aux couleurs vives qui apprécient tout particulièrement la vie à deux. Ce qui est aussi le cas du duo inséparable au cœur du récit d’Anne-Sophie Bailly : Joël, un trentenaire atteint d’un léger handicap mental, et Mona, sa mère, qui l’élève seule depuis son enfance. Complices et fusionnels, ils se sont construit un petit cocon dans lequel chacun trouve son équilibre. Mais, quand Joël révèle à sa mère qu’il est amoureux d’Océane (une jeune femme rencontrée dans l’établissement spécialisé où il se rend tous les jours), que cette dernière est enceinte et qu’ils souhaitent emménager ensemble, Mona perd pied petit à petit…
Plutôt que d’opter pour un récit pédagogique et factuel exposant la difficulté pour une jeune mère d’élever seule son fils en situation de handicap, la réalisatrice, déjà coscénariste du touchant Le Procès du chien de Lætitia Dosch (sorti en septembre dernier), s’attache au sensible. Restant au plus proche de ses personnages, elle cale son récit sur leurs vibrations. C’est justement cette approche sensorielle émouvante qui fait toute la force de ce film sincère et toujours en mouvement, dans lequel Laure Calamy excelle dans le rôle d’une mère en train de perdre tous ses repères et qui cherche à renouer avec son identité profonde.
Mon inséparable, sortie le 25 décembre d’Anne-Sophie Bailly, Les Films du Losange (1 h 34)