De l’arène publique à la chambre d’hôpital, Cynthia Fleury ouvre de tous côtés des chemins que l’on qualifierait volontiers d’humanistes, si le mot n’avait pas un peu perdu de sa vertu à force de promesses trahies. L’humanisme qu’elle défend traverse pourtant son œuvre depuis le début des années 2000, au cours desquelles elle a très vite imposé sa voix dans le champ de la pensée, puis dans celui du soin, comme le prouve son dernier essai La Clinique de la dignité (Seuil). Elle y analyse la nouvelle sensibilité au scandale des vies « indignes », affectées par des conditions d’existence sociales, écologiques ou politiques de plus en plus insoutenables. Centré sur le « care », les pathologies de nos démocraties en tension, mais aussi sur la question du courage ou du ressentiment, magnifiquement décrit en 2020 dans Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment, tout son travail éclaire les enjeux cruciaux de notre temps présent. Attentive à ses propres cas cliniques autant qu’aux concepts généraux de l’histoire de la philosophie, en particulier ceux de Vladimir Jankélévitch, Cynthia Fleury cherche à conjurer les effets morbides d’une époque qui fabrique de l’invivable partout, nous donnant du courage pour y parvenir.
« Cynthia Fleury. La dignité, une question morale. » Rencontre modérée par la journaliste et essayiste Valentine Faure (Le Monde), suivie d’une signature le 21 septembre, au mk2 Bibliothèque, à 20 h
tarif : 15 € | étudiant, demandeur d’emploi, porteur carte UGC/mk2 illimité : 9 € | − 26 ans : 5,90 € | séance avec livre : 19,50 € • La Clinique de la dignité (Seuil, 224 p., 19,50 €)