De son enfance, Grace Puddle, jeune collectionneuse d’escargots solitaire, se souvient de tout. Mais surtout de la séparation déchirante d’avec son frère jumeau alors qu’ils venaient tous les deux de se retrouver orphelins. Désormais livrée à elle même dans une famille d’accueil déconnectée de la réalité, Grace Pudel – à l’image de ses animaux fétiches – se recroqueville sur elle-même, jusqu’à sa rencontre avec Pinky, une octogénaire excentrique qui la prend sous son aile…
Au cœur de paysages aux détails impressionnants (évoquant parfois l’univers de Tim Burton), entièrement confectionnés en pâte à modeler, ces personnages principaux – des marginaux aux grands yeux tristes – cherchent à donner un sens à leur vie.
Assumant pleinement la noirceur initiale de son récit, qui puise dans ses thèmes de prédilection (la santé mentale, les dérives religieuses, l’exclusion sociale, mais aussi l’amitié salvatrice), le réalisateur prend néanmoins soin d’y distiller des petites touches d’humour (souvent très noir) et ose cette fois y ajouter des accents horrifiques.
Fort de ce mélange des genres, il opte pour la simplicité plutôt que pour le spectaculaire et fait de Mémoires d’un escargot une grande œuvre douce-amère, philosophique et pleine d’espoir.
Mémoires d’un escargot d’Adam Elliot (Wild Bunch, 1 h 34), sortie le 15 janvier