Dans la peau de Thomas, un ado de 15 ans mis à la rue par sa mère, il est bouleversant de rage contenue, qu’il fait déborder dans des séquences furieuses de breakdance. « Je suis à l’opposé. C’est quelqu’un qui crie sa colère, alors que je suis assez réservé. Et puis… j’aime bien rigoler. Je me suis inspiré de situations que j’avais vues au collège. »
L’étudiant à Sciences Po-Poitiers, dont émanent sérénité et maturité, est revenu de Suède (où il est cette année en échange) pour parler de ce premier long métrage réunionnais distribué en métropole, entièrement tourné en créole. « C’est une fierté de pouvoir mettre en valeur cette langue peu connue hors de La Réunion, et de faire découvrir l’île autrement que par ses plages, ses volcans, ses montagnes. » C’est là qu’il est né, a grandi, et a découvert le breakdance, qu’il pratique depuis ses 6 ans.
Pendant une battle dans la ville de Saint-André, lui qui rêve d’acting depuis toujours impressionne la directrice de casting Christel Baras, qui le repère. Le jeune homme, qui aime les comédies cultes à la Rasta Rockett ou des films plus sociaux comme Les Misérables de Ladj Ly, confie que le film a changé son rapport à la danse : « J’ai compris qu’il fallait que je lâche quelque chose qui vienne du cœur. » Ses mots résonnent bien avec la scène de fin de Marmaille, qu’on vous laisse découvrir – sa performance y est terrassante d’émotion.