« Ma mère est iranienne, mais je suis franco-belge et naturalisée suisse, je n’ai pas la nationalité iranienne. C’est important de le préciser », insiste-t-elle, par respect pour une culture qu’elle regarde depuis son point de vue à elle. Pourtant, nantie d’un regard songeur que sertissent d’épais sourcils et d’une abondante chevelure brune accusant la pâleur de son teint, aucun détail ne manque à l’épure de Persane que l’on pourrait brosser d’elle. Un art du désamorçage qui fait écho aux contrastes subtils de son premier long métrage, Avant la fin de l’été, road trip languide trempant trois Iraniens (rencontrés alors qu’elle apprenait le persan sur les bancs de l’Institut national des langues et cultures orientales) dans le sud de la France, à équidistance de la fiction et du docu. « J’aime Abbas Kiarostami et Alain Cavalier, parce qu’ils ne se contentent jamais du réel. » Deux références, l’une iranienne, l’autre française, pour une même exigence de sublimation : on ne pouvait pas lui rêver meilleure filiation.
« Avant la fin de l’été » de Maryam Goormaghtigh
Shellac (1 h 20)
Sortie le 12 juillet