« Mano de Obra » de David Zonana : une utopie anarchiste frappante

Producteur de Michel Franco (Chronic, Les Filles d’avril), le Mexicain David Zonana réalise un premier long métrage frappant qui pousse loin la lutte ouvrière. De la main-d’œuvre : c’est tout ce que Francisco et ses collègues, ouvriers du bâtiment, représentent pour la bourgeoisie de Mexico. Quand son frère décède d’une chute sur le chantier d’une villa, Francisco


Producteur de Michel Franco (Chronic, Les Filles d’avril), le Mexicain David Zonana réalise un premier long métrage frappant qui pousse loin la lutte ouvrière.

De la main-d’œuvre: c’est tout ce que Francisco et ses collègues, ouvriers du bâtiment, représentent pour la bourgeoisie de Mexico. Quand son frère décède d’une chute sur le chantier d’une villa, Francisco n’a pas le temps de digérer son deuil, occupé à se battre pour que sa belle-sœur enceinte soit dédommagée par leur riche employeur – les avocats de celui-ci attribuant l’accident à l’«état d’ébriété» de la victime, pourtant connue pour ne pas boire une goutte d’alcool…

Avec une sobriété qui donne toute sa force à son propos, David Zonana met en scène la captivante reprise de terrain opérée par Francisco – qui investit peu à peu la villa – et par sa classe sociale sur la bourgeoisie, sans oublier de sonder les bouleversements éthiques qui surviennent souvent avec l’accession au pouvoir. Tout en réparant symboliquement les maux infligés aux plus précaires, cette utopie anarchiste pointe habilement le risque de reproduire le schéma de domination contre lequel ils luttent. 

: ARP Sélection (1h22)

sortie le 19 août

Image : © ARP Sélection