La tension entre liens du sang et liens du coeur: c’est une thématique qui travaille autant la jeune cinéaste Sino-Américaine de L’Adieu (sorti en janvier 2020) que le Palmé Hirokazu Kore-eda. La cinéaste de 37 ans signera une adaptation de Tel Père, tel fils, film subtil et intimiste réalisé par le Japonais en 2013.
Si ce n’est pas son premier long métrage (elle est l’autrice en 2014 de Posthumous, non sorti en France) Lulu Wang a vraiment percé avec L’Adieu. The Farewell, une comédie iconoclaste décomplexée et très personnelle sur une héroïne entre deux cultures – américaine et chinoise – qui se trouvait tiraillée entre l’impératif familial de cacher à sa grand-mère son état de santé, et celui de dire vérité à celle-ci.
« Une affaire de famille » qui résonne fortement avec le prochain projet de la réalisatrice : un film américain qui reprend l’intrigue de Tel père, tel fils d’Hirokazu Kore-eda, prix du jury au Festival de Cannes en 2013. Le cinéaste y contait le calvaire de deux familles que tout oppose sociologiquement et qui découvraient que deux de leurs enfants avaient été échangés à la naissance.
Cependant, Lulu Wang devrait prendre toutes ses libertés par rapport au film initial. En effet, une fois que le projet, présenté comme un remake, a leaké sur The Observer, la réalisatrice s’est fendue de deux tweets amers : « Les fuites sur les projets sont vraiment désagréables car elles manquent de contexte total et de toute perspective pertinente. Si les gens voulaient savoir sur quoi travaille un cinéaste, peut-être pourraient-ils demander aux cinéastes impliqués? J’ai toujours été très transparente sur mes passions. / Je ne crois pas aux remakes. Je vais en rester là pour l’instant. » Au moins, c’est clair : pour Lulu Wang, le film de Hirokazu Kore-eda est juste une base de travail.
Image de couverture : (c) Cassi Moss / A24