L’Ordre des choses : charité bien ordonnée

Avec puissance et tact, Andrea Segre raconte la mission d’un policier italien dépêché en Libye pour contribuer à endiguer l’afflux de migrants. À l’évidence, Corrado Rinaldi (Paolo Pierobon) est un homme droit – flic compétent, ami fidèle, bon père de famille. C’est qu’il se doit d’être structuré pour ne pas flancher quand il exécute les tâches moralement difficiles qu’on


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Avec puissance et tact, Andrea Segre raconte la mission d’un policier italien dépêché en Libye pour contribuer à endiguer l’afflux de migrants. À l’évidence, Corrado Rinaldi (Paolo Pierobon) est un homme droit – flic compétent, ami fidèle, bon père de famille. C’est qu’il se doit d’être structuré pour ne pas flancher quand il exécute les tâches moralement difficiles qu’on lui assigne. Comme il le fait avec les fioles de sable qu’il collecte dans les pays qu’il visite, il doit, pour sa nouvelle mission, maîtriser l’informe, soit les flux de migrants clandestins qui partent en bateau depuis la côte libyenne et qu’il doit détourner de leur but : l’Italie. Lors d’une visite dans un centre d’accueil de migrants – qui ressemble bien plus à une prison – à Tripoli, il se laisse attendrir par une Somalienne (Yusra Warsama) qui lui demande de contacter quelqu’un pour elle en Europe. La sobriété de la mise en scène et du jeu des acteurs – déchirante scène de discussion par Skype entre Rinaldi et la migrante somalienne – ne fait que décupler la profondeur de l’enjeu : comment rester juste dans une telle situation ?

: d’Andrea Segre
Sophie Dulac (1 h 55)
Sortie le 7 mars