À l’occasion de la sortie, ce 23 septembre, de son dément Lux Aeterna, TROISCOULEURS publie chaque jour des contenus exclusifs et des surprises autour de l’univers halluciné de Gaspar Noé. Notre semaine spéciale se poursuit avec ces quelques conseils culturels à lire, voir ou écouter tranquillement (ou pas) chez soi.
LIVRES
LE SEXOCIDE DES SORCIÈRES de Françoise d’Eaubonne et CARLOS CASTANEDA : LA VERITÉ DU MENSONGE de Christophe Bourseiller
Le premier, c’est un tout petit livre palpitant. L’essayiste explique ce qu’était l’Inquisition, comment pendant un siècle, 80% des personnes exécutées soi-disant pour sorcellerie étaient des femmes qui dérangeaient… Je recommanderais aussi Carlos Castaneda : La Vérité du mensonge de Christophe Bourseiller. Castaneda, c’est un écrivain latino-américain qui a écrit des livres d’initiation chamaniques que tout le monde a pris au sérieux. Dans ce livre, on découvre qu’il a tout inventé, c’est la fin d’un mythe. Il était complètement mythomane, ultra dominateur, c’était un embrouilleur puissance mille ! Alors que ma mère l’adorait et me passait ses livres. Cela m’avait donné envie de prendre des champignons hallucinogènes, et cette expérience m’avait poussé à réaliser Enter The Void. J’imaginais que le livre de Bourseiller allait sortir aux Etats-Unis, mais un hippie m’a dit que, non, on ne touchait pas aux gourous, les gens en ont besoin.
: Le Sexocide des sorcières de Françoise d’Eaubonne (L’Esprit frappeur, 153 p.) // Carlos Castaneda : La Vérité du mensonge de Christophe Bourseiller (Éditions du Rocher, 264 p.)
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FILMS
UNE SALE HISTOIRE de Jean Eustache et LA BALLADE DE NARAYAMA de Keisuke Kinoshita
Je conseille Une sale histoire de Jean Eustache, un moyen métrage en deux parties où la puissance du verbe dépasse tout. La même histoire est racontée en deux volets, l’un documentaire, l’autre fictionnel. Par-delà le concept, l’histoire racontée, les mots utilisés sont à tomber par terre. C’est tellement loin de ce qu’on peut trouver dans le cinéma actuel, qu’il faut le voir. C’est un film comme ça qui me pousse aujourd’hui à sortir un film de 52 minutes en salles…
Le film est visible sur la plateforme Tënk.
Sinon, il y a un autre film qui a été édité il y a longtemps par mk2, il est assez dur à trouver, c’est La Ballade de Narayama de Kinoshita – celui de 1958, pas son remake par Shôhei Imamura qui a eu la Palme d’Or en 1983. C’est la plus grosse claque cinématographique que j’ai eue pendant le confinement. Ça raconte l’histoire d’une vieille femme qu’on emmène dans la montagne pour qu’elle meure seule sans déranger le reste de la famille. Plastiquement, c’est aussi fulgurant que les plus beaux Kenneth Anger ou Michael Powell, et en même temps c’est d’une cruauté.
DISQUES
CYBORG de Klaus Schulze, APOLLO : ATMOSPHERES AND SOUNDTRACKS de Brian Eno, et DREAMIES de Bill Holt
Les deux disques que j’écoute le plus, presque toutes les semaines, ce sont Cyborg (1972) de Klaus Schulze et Apollo : Atmospheres And Soundtracks (1983) de Brian Eno. Ça me vide la tête, c’est comme avoir un ami à la maison. Apollo… est vraiment relaxant, Cyborg… est plus anxiogène. Sinon, y’a un autre vinyle très rare de 1973 qui s’appelle Dreamies de Bill Holt qui a été réédité en CD et qui a été inspiré par le morceau « Revolution Nine » des Beatles, qui est peut-être le truc le plus expérimental qu’ils aient fait.
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