Les deux réalisatrices françaises font partie, avec Ursula Meier, Asghar Farhadi et Régis Sauder, des auteurs dont les prochaines œuvres vont être soutenues par Arte France Cinéma, selon un communiqué du groupe diffusé hier soir, qui réaffirme son soutien aux réalisateurs et producteurs indépendants en ces temps de crise.
Alors que l’on a encore aucune idée du moment où les salles de cinéma rouvriront leurs portes en France, on est très heureux d’avoir des (bonnes) nouvelles de longs métrages qu’on attend impatiemment. On porte beaucoup d’espoir sur celui de Claire Denis, Des étoiles à midi, dont on vous parlait en février. Si on savait déjà que le film compterait au casting Robert Pattinson (après sa fructueuse collaboration avec la cinéaste sur High Life) et Margaret Qualley (Once Upon a Time…in Hollywood), on apprend grâce au communiqué d’Arte France Cinéma que le film est coécrit avec Léa Mysius, la prometteuse réalisatrice d’Ava.
Selon le communiqué : « Claire Denis met en scène une libre adaptation du roman américain The Stars at Noon de Denis Johnson, racontant la relation passionnelle entre une jeune journaliste américaine évoluant dans un environnement trouble d’un pays d’Amérique centrale, entre corruption, intrigues politiques et relations funestes et un homme d’affaires anglais surveillé par la CIA. » En attendant le film, on vous conseille de vous abonner au compte Instagram de Claire Denis, sorte de journal de confinement tout simple mais bizarrement drôle et réconfortant, dans lequel elle immortalise un fond de casserole brûlé ou se prend en selfie à contre-jour avec un masque.
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On se réjouit aussi d’avoir des nouvelles d’Alice Diop, dont on adore les documentaires sociologiques (Vers la tendresse, La Permanence). Elle vient de cosigner son premier long métrage de fiction, Saint-Omer, avec l’écrivaine Marie Ndiaye (qui avait d’ailleurs coécrit avec Claire Denis le sidérant White Material en 2010) et la chef-monteuse et réalisatrice Amrita David.
Toujours d’après le communiqué, on apprend que le film, inspirée d’un fait divers, « raconte l’histoire de Rama, une jeune écrivaine sur le point d’être mère. Pour les besoins de son nouveau roman, elle assiste, fascinée, au procès de Laurence Coly, mère infanticide d’une fillette de quinze mois. Le procès sera pour l’écrivaine l’occasion d’interroger sa propre ambivalence quant au lien maternel. Elle en explorera les tabous, les méandres et les mystères. » Alice Diop s’attachera « également à révéler les non-dits d’un traitement médiatique : celui du procès d’une femme noire, troublante d’ambiguïté et dont la complexité heurte une certaine France parfois pétrie d’idées reçues sur certaines de ses communautés. »
Arte France Cinéma annonce aussi son soutien au prochain film d’Ursula Meier, La Ligne, coécrit par Stéphanie Blanchoud en collaboration avec Antoine Jaccoud et avec la participation de Robin Campillo et Nathalie Najem. Le nouveau long de la réalisatrice de Home (2008) « suit Margaret, 35 ans, qui après avoir frappé sa mère, est condamnée à trois mois d’une mesure stricte d’éloignement. Mais les 200 mètres qui la séparent maintenant de son foyer ne font qu’exacerber son désir de se rapprocher de sa famille », avec au casting Valeria Bruni Tedeschi et India Hair.
Pour finir, Arte France Cinéma annonce la coproduction des prochains films d’Asghar Farhadi (Une séparation, Le Client), intitulé Un héros (on ne sait rien du synopsis, seulement qu’il s’agit d’« une nouvelle radioscopie de la société iranienne, aux allures de thriller psychologique ») et Régis Sauder, qui retrouve les élèves et la prof de français qu’il avait suivis dans son documentaire Nous, princesses de Clèves il y a dix ans pour leur demander ce qu’ils sont devenus.
Photo : (c) Paloma Pineda