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Les multiples projets de Steven Soderbergh pour HBO
- Esteban Jimenez
- 2020-01-16
Le réalisateur de Traffic (2000) ou du plus récent Logan Lucky (2017) vient de signer un accord de trois ans avec la chaîne HBO et la future plateforme de streaming HBO Max.
Quel drôle de parcours que celui de Steven Soderbergh. Jeune prodige du cinéma voué aux succès après avoir remporté la Palme d’Or en 1989 pour son premier long-métrage, Sexe, Mensonges et Vidéo, le cinéaste n’a cessé d’alterner entre des films expérimentaux et des projets plus commerciaux, parfois en mélangeant les deux comme dans Ocean’s Twelve (2004) lorsqu’il filme Matt Damon traversant Paris incognito à l’aide d’une DV, une petite caméra numérique donnant un rendu amateur.
Aujourd’hui, on apprend via le site Collider que le réalisateur américain vient de signer un accord d’une durée de trois ans avec la chaîne américaine HBO et sa future platerforme de streaming HBO Max, qui se paie le luxe, après Michael Mann, de s’offrir un autre grand cinéaste. Soderbergh va jongler entre deux formats, puisque cet accord annonce qu’il réalisera aussi bien des films que des séries.
Son prochain film a d’ailleurs été annoncé, il s’agira de Let Them All Talk, porté par Meryl Streep et Dianne Wiest (vue récemment dans La Mule de Clint Eastwood) qui racontera l’histoire d’une auteure célèbre, partant sur les routes avec ses amies.
Et ce n’est la première fois que Soderbergh sort un film sur une plateforme de streaming, puisque ses deux dernières œuvres, High Flying Bird (2019) et The Landraumat : L’Affaire des Panama Papers (2019) ont toutes les deux été diffusées sur Netflix. Pionnier en la matière, Soderbergh avait déjà utilisé des alternatives à la distribution classique avec Bubble en 2005, film expérimental sorti simultanément en salle, en DVD et en VàD.
On peut dire qu’entre HBO et Soderbergh, c’est une histoire qui date. En 2013, il avait réalisé pour la chaîne le téléfilm Ma vie avec Liberace, qui avait aussi bénéficié d’une sortie dans les salles françaises. Alors qu’il avait à l’époque annoncé son retrait du cinéma, il est revenu un an plus tard avec son incroyable série The Knick (2014-2015), sur la chaîne Cinemax, petit sœur de HBO. Véritable fresque s’étalant sur 2 saisons de 10 épisodes chacune, la démente série sus-citée était à l’image de son cinéaste : un show ambitieux et expérimental, narrant les prémices de la médecine moderne à l’aube du XXème siècle.
Si désormais Soderbergh revient vers HBO, c’est pour quatre raisons principales selon lui : « Premièrement, j’ai une histoire avec HBO et Warner Bros. Deuxièmement, ma définition d’un bon produit, d’un bon processus et d’un bon travail est partagée par Warner Media Family. Troisièmement, la large gamme de leurs sorties s’alignent avec mes intérêts et quatrièmement, je veux être témoin et participer à la construction de quelque chose de neuf à grande échelle. Oh et il y a un aspect financier, c’est ma cinquième raison. » Le cinéaste américain ne manque certes pas d’humour et ne cache pas son intérêt de pouvoir continuer à travailler dans des conditions satisfaisantes.
Véritable boulimique de travail, Soderbergh prépare également un autre film annoncé depuis novembre, Kill Switch, un thriller se déroulant en 1950 à Détroit avec, au casting, Josh Brolin, Don Cheadle et Sebastien Stan.
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