De Piranhas à The Host, voici notre top des plus angoissants – et meilleurs – films de monstres venus des eaux.
Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer (1955)
À la fin du 19ème siècle, plusieurs bateaux sont mystérieusement sabordés. Très vite, chaque marin est persuadé que le fond des océans est habité par une vile créature. Mais, ici, nul véritable monstre. Ce qui vit au fin fond de l’eau et pulvérise les bateaux à la surface n’est autre que le sous-marin du misanthrope commandant Nemo, un hirsute et savant personnage, ayant trouvé dans les abysses le calme et la paix escomptés. Dans ce film, la croyance d’une présence dangereuse n’est en réalité pour les hommes qu’un prétexte pour se livrer à l’aventure.
Les dents de la mer de Steven Spielberg (1975)
En 1975, avec son deuxième long métrage, un jeune réalisateur de 28 ans du nom de Steven Spielberg fait sensation avec son film Les dents de la mer adapté du roman éponyme de Peter Benchley. Cet été-là, les salles de cinéma sont pleines à craquer (le film est alors numéro 1 au box office mondial) et les plages sont contaminées par la peur du requin. S’il traumatise toute une génération, Les Dents de la mer perpétue aussi toute une symbolique liée au monstre maritime : peur de l’inconnu, exploration de l’inconscient…
Piranhas de Joe Dante (1978) / Piranhas 3D d’Alexandre Aja (2012)
Après le succès mirobolant des Dents de la mer, Joe Dante réalise à son tour son film d’horreur aquatique avec des animaux plus petits mais non moins féroces : des piranhas. Pour le réalisateur, ces petits monstres mutants sont l’incarnation d’une Amérique malade. Au début du film, un scientifique explique que les bestioles étaient en fait destinées à envahir les canaux contrôlés par le front de libération du Sud Viêt Nam pendant la guerre. Le carnage chez Dante n’est autre qu’un retour de bâton et les monstres les produits de l’armée américaine. Dans son « faux-remake » version 3D de l’œuvre de Dante, Alexandre Aja emprunte lui aussi cette veine satirique. Ce n’est que par appât du gain, que le vulgaire propriétaire d’un immense parc aquatique, après plusieurs signes de menaces, refuse la fermeture et offre aux petits monstres un festin de premier choix.
Abyss de James Cameron (1989)
En inscrivant dans un premier carton le célèbre adage de Nietzsche qui dit « quand tu regardes l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi« , James Cameron donnerait presque une dimension psychanalytique aux profondeurs des océans. La présence d’une créature dans Abyss apparaît comme une mise à l’épreuve pour chaque personnage qui peut alors choisir entre le bien (apprivoiser et accueillir la créature) et le mal (la détruire).
The Host de Bong Joon-ho (2006)
À Séoul, sur bord du fleuve Han, un monstre verdâtre et gluant fait irruption pour dévorer la population et kidnapper la petite fille de la famille Park, qui se lance aussitôt à sa poursuite. Dans cette série B, la grosse bête (un mix entre le poulpe géant et la limace visqueuse) est la création de l’homme, et en particulier d’un scientifique qui, au début du film, déverse dans les eaux du fleuve une mixture chimique. Ici, le monstre marin catalyse à peu près tous les maux de la société contemporaine : soif de pouvoir, désastre écologique, société inégalitaire.