Histoire de mieux cerner l’intrigue nébuleuse de ce déroutant voyage dans l’espace, qui nous fait naviguer entre Solaris et Apocalypse Now.
À l’image de son titre (une locution latine qui signifie « vers les étoiles »), l’odyssée spatiale de James Gray est une constellation infinie de références, de clins d’œil et d’images matricielles nourris par la cinéphilie de son auteur. Plein de détours intimes, d’échos mythologiques et de saillies expérimentales, Ad Astra est autant un voyage au bout du système solaire qu’une dérive sans fin ni but, au cours de laquelle le réalisateur synthétise son amour du cinéma. Pour explorer ces arrières-mondes secrets qui jalonnent le film, Film School Rejects conseille 12 œuvres à regarder en sortant d’Ad Astra, histoire d’épaissir le mystère de ce film nébuleux. Même si notre âme de fétichiste cinéphile a bien envie de vous conseiller de le lire, retenez-vous si vous ne l’avez pas encore vu, parce que la grande force d’Ad Astra réside aussi dans sa capacité d’étonnement et d’émerveillement. On en a pioché quelques-uns pour vous en parler, l’intégralité de la liste est dispo juste ici.
The Lost City of Z, James Gray (2016)
Ironie que de commencer par un film de James Gray lui-même? Pas tant que ça: tout comme The Lost City of Z, Ad Astra explore le poids de l’héritage familial, la relation père-fils comme une source d’admiration mais aussi de destruction. Dans les deux films, l’exploration d’un espace inconnu – l’espace pour l’un, l’Amazonie pour l’autre – devient une quête obsessionnelle frôlant la folie, que le père lègue à son fils.
Interstellar, Christopher Nolan (2014)
Comparaison n’est pas raison, mais force est de constater qu’Ad Astra entretient quelques petits points communs avec le blockbuster existentiel de Nolan. Les deux greffent habilement à leur intrigue spectaculaire (une série de catastrophes sur Terre conduit à envoyer un homme dans l’espace pour sauver l’humanité) une trajectoire plus confidentielle, en proposant à leurs héros de se réconcilier avec eux-mêmes.
Solaris, Steven Soderbergh (2002)
Après Andreï Tarkovski en 1972, Steven Soderbergh livrait en 2002 sa propre version du roman éponyme de Stanislas Lem. Pourquoi avoir choisi cette version et pas celle du cinéaste soviétique, réputée indétrônable? Parce que tout comme le film de James Gray, ce Solaris se situe à mi-chemin entre spectacle hollywoodien et contemplation onirique, scènes d’actions efficaces et lenteur introspective.
2001 L’Odyssée de l’espace (1968) et Apocalypse Now (1979)
Bien sûr le spectre de ces deux œuvres hante l’intrigue d’Ad Astra : la voix-off mélancolique de Brad Pitt résonne dans l’immensité de l’espace comme celle de Martin Sheen dans la jungle moite d’Apocalypse Now, tous deux sont confrontés aux limites de l’humanité…James Gray en a parlé mieux que nous, avec sa pointe d’humour habituelle: « C’est un peu comme si vous aviez mis Apocalypse Now et 2001 dans un mashup géant et que vous rajoutiez un peu de Conrad là-dedans, en espérant que ce soit aussi bon. Mais ça ne l’est probablement pas, je suis sûrement un peu bête ».
Les 12 films à vois après Ad Astra selon Film School Rejects:
The Lost City of Z
Interstellar
Solaris
2001 L’Odyssée de l’espace
Sunshine
Space Cowboys
Bienvenue à Gattaca
For All Mankind
2001 L’Odyssée de l’espace/ Apocalypse Now
Ulysse
Ce que femme veut
Le Voyage sur la lune
Image: Copyright Twentieth Century Fox France