Le podcast de l’après-midi : le mystère Denis Lavant décrypté par France Culture

Ses débuts au cirque, sa passion pour la poésie, son désir d’aller vers l’inconnu en se mettant dans la peau d’outsiders : les multiples facettes de l’acteur sont décortiquées par À voix nue en novembre dernier sur France Culture. « J’ai toujours flirté autour de cette entité du clown. J’ai décidé d’être acteur dramatique, mais j’ai


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Ses débuts au cirque, sa passion pour la poésie, son désir d’aller vers l’inconnu en se mettant dans la peau d’outsiders : les multiples facettes de l’acteur sont décortiquées par À voix nue en novembre dernier sur France Culture.

« J’ai toujours flirté autour de cette entité du clown. J’ai décidé d’être acteur dramatique, mais j’ai commencé par apprendre les disciplines du cirque, tout seul puis en exécutant des pantomimes à la manière de Marceau. » Pitre majestueux, acrobate déluré, électron libre dont le visage est parfois traversé par une ombre grave : la meilleure façon de saisir Denis Lavant ne serait-elle pas de justement renoncer à le définir?

À travers une série d’entretiens avec le comédien, l’émission A voix nue explore l’énigme de ce comédien-funambule, touché très tôt par la grâce poétique du cirque puis formé au Conservatoire avant d’être révélé par Boy Meets Girl (1994) de Leos Carax, dont il deviendra l’égérie libre. Après un premier épisode dédié à sa jeunesse dans la compagnie de théâtre forain Les baladins du Miroir, au cours duquel il évoque sa méfiance vis-à-vis du langage (« quelque chose de redoutable et qui détient en même temps une vérité humaine merveilleuse« ), le deuxième épisode s’intéresse à sa relation fusionnelle avec Leos Carax, avec qui il a tourné Mauvais sangLes amants du Pont-NeufTokyo! et Holy Motors.

Dans ce dernier, le comédien interprète onze personnages différents, comme autant de facettes d’une humanité complexe, tantôt belle, tantôt repoussante. Une performance dont Denis Lavant se souvient comme d’une plongée expérimentale, qui l’a poussé à repousser ses limites. Au programme du troisième et du quatrième épisode : son rapport au théâtre (il a interprété Shakespeare, Rabelais, Tchékhov, Hugo), à ses personnages élisabéthains (« Hamlet est obsédant parce qu’il ne joue pas le jeu de la tragédie« ), ainsi que les rapports de séduction entre un comédien et son metteur en scène.

Enfin, le podcast se clôt sur un épisode consacré aux poètes préférés de l’acteur : Rimbaud, Lorca, René Char, Nietzsche, Verlaine, Beckett. Tous l’ont accompagné dans la construction de ses personnages, sans doute parce que la poésie, en évoquant l’immuable par l’émotion plutôt que par les discours rationnels, ressemble au cinéma : « C’est charmant parce que dans la poésie il n’y a pas de narration, c’est de l’image, où c’est une pensée qui est véhiculée par une suite d’images qui font un tableau. »

BONUS > Notre vidéo sur les tours de main dans le cinéma de Leos Carax