Après American Sniper, Sully et Le 15 h 17 pour Paris, Le Cas Richard Jewell s’offre comme une nouvelle variation de film « based on a true story » de Clint Eastwood autour de la figure du héros américain. Fils à maman porté sur les armes à feu et les donuts, Richard Jewell est un agent de sécurité zélé qui se voit du jour au lendemain placé sous le feu des projecteurs, puis voué aux gémonies après qu’il a empêché un attentat à la bombe avant d’être accusé d’en être l’ordonnateur… Avec une légèreté (presque une indolence) qui semble désormais la marque de fabrique du vieux maître (bientôt 90 ans !), le film explore toutes les facettes de cet événement qui a marqué la vie médiatique de l’année 1996, pour mieux révéler le rapport schizophrénique de l’Amérique à ses valeurs réactionnaires – patriotisme, sécuritarisme, etc. On y retrouve l’extrême habileté d’Eastwood pour faire souffler dans les voiles de son cinéma des vents idéologiques contradictoires. De plus en plus mystérieux sur ses intentions et son discours, le cinéaste accuse par ailleurs une forme de cocasserie absurde qui brouille encore davantage la lecture de cette insolite plaidoirie pour un neuneu. Louis Blanchot
Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood, Warner Bros. (2 h 09), sortie le 19 février
Copyright Claire Folger