Plutôt que de porter un regard extérieur sur des populations stigmatisées – jeunes de banlieue dans Clichy pour l’exemple (2006) et La Mort de Danton (2011), migrants dans La Permanence (2016) –, la cinéaste franco-sénégalaise leur donne la parole. À écouter de jeunes hommes de banlieue disséquer leur rapport à l’amour dans le captivant Vers la tendresse (2016), montré fin août au festival Silhouette, on prend ainsi conscience des tabous qui pèsent sur la virilité et génèrent parfois de la violence. « J’ai découvert les films de l’anthropologue Éliane de Latour pendant mes études et j’ai compris que le documentaire pouvait permettre de mener une recherche très pointue en sciences humaines », expliquait-t-elle à notre journaliste Timé Zoppé en septembre 2016. La suite ? Elle prépare un film autour de la ligne B du RER et espère une sortie en salles pour La Permanence. Nous aussi.
Vers la tendresse fait parti des 24 films de court métrage qui vont concourir au César 2017 du Meilleur Film de Court Métrage. Il est visible ici jusqu’au 8 février.