Le mensonge peut-il être une preuve d’amour ? Forte de cette interrogation, l’Américaine d’origine chinoise Lulu Wang tisse une comédie dramatique iconoclaste inspirée de sa propre histoire familiale. Billi (interprétée par la rappeuse Awkwafina), jeune Sino-Américaine vivant aux États-Unis, apprend que sa grand-mère est touchée par une maladie incurable, mais sa famille choisit de dissimuler la vérité à la malade, conformément à une tradition chinoise. Le mariage d’un petit-fils sert alors de prétexte pour que chacun vienne passer d’ultimes instants en Chine auprès de cette matriarche condamnée sans le savoir… Afin de transmettre les états d’âme d’une jeune héroïne tiraillée entre deux cultures et deux aspirations (dire ou ne pas dire la vérité), la réalisatrice a la bonne idée de mêler tragédie émotionnelle et moments comiques décomplexés. Si la partition musicale fait office de complainte sentimentale, une éclatante joie de vivre se manifeste paradoxalement au sein de la famille, manière de brouiller jusqu’au bout les frontières entre rires et larmes et entre réalité et fiction.
L’Adieu de Lulu Wang, SND (1 h 41), sortie le 8 janvier
Image: Copyright SND