L’affaire judiciaire qui avait inspiré Memories of Murder de Bong Joon-ho était restée en suspens pendant des décennies. Mais de nouveaux éléments pourraient l’élucider.
Avant la consécration Parasite (lire notre critique ici) pour Bong Joon-ho, il y avait eu la révélation internationale avec son premier chef d’oeuvre Memories of Murder, un polar sombre et poisseux sorti en 2003. Une histoire inspirée de faits réels : à la fin des années 1980, la Corée du Sud est secouée par une série de viols et de meurtres dans la province de Gyunggi où dix femmes sont retrouvées mortes dans des endroits sordides et isolés. Deux policiers, dont un agent venant de Séoul, mènent une unité spéciale pour enquêter sur ces crimes. Les maigres pistes ravivent leurs bas instincts et réveillent leurs doutes intérieurs.
Plus de trente ans après le premier assassinat, la réalité a dépassé la fiction qu’elle avait inspirée. D’après The Korea Herald, la police sud-coréenne a annoncé avoir identifié un suspect comme potentiel auteur de ces atrocités. Il s’agirait d’un homme d’une cinquantaine d’année, aujourd’hui en prison pour un autre cas de meurtre et de viol.
« En juillet, nous avons envoyé une partie des preuves à la police scientifique et les résultats indiquent que l’ADN du suspect correspond au moins pour deux des dix cas », rapportent les autorités. Ces nouveaux éléments relancent donc cette affaire judiciaire, l’une des plus importantes du pays mais aussi l’une des plus humiliantes pour la police. Une impuissance que Bong Joon-ho a su rendre palpable. À la lumière de ces nouveaux évènements, on se demande quand même si ça ne l’inspirerait pas pour un deuxième volet de Memories of Murder.
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