Dans le lumineux Camille de Boris Lojkine (en salles le 16 octobre), elle apparaît très roots, avec son chignon décoiffé, sa marinière et ses lunettes de soleil Aviator. À la terrasse du café où elle nous a donné rendez-vous, on peine d’abord à reconnaître Nina Meurisse, qui a troqué ce look baroudeur pour un ensemble plus chic et une coupe courte. Son chaleureux sourire dissipe tout doute. La pétillante brune sort d’une mission délicate : incarner la photoreporter Camille Lepage, disparue en Centrafrique en 2014. Pour préparer ce rôle qui lui ressemble (on sent chez elle la même soif de défis), Nina Meurisse a photographié des manifs parisiennes, apprenant à maîtriser les angles et la lumière. Les spots, elle les côtoie depuis ses 11 ans. Originaire de Caen, elle avait décroché un rôle dans Saint-Cyr (2000) de Patricia Mazuy. Après cet intense Camille, des seconds rôles au cinéma et au théâtre (notamment chez Agnès Jaoui), elle a maintenant la comédie dans le viseur. Délestée du sac à dos qu’elle porte dans le film, elle n’en reste pas moins parée pour l’aventure.
NOTRE CRITIQUE DE CAMILLE DE BORIS LOJKINE
En mai 2014, la photoreporter française Camille Lepage a été retrouvée morte en Centrafrique, où elle couvrait la guerre civile. Le Français Boris Lojkine a tiré de ce drame une fiction profonde qui capte à la fois l’empathie totale de la photographe, incarnée par la solaire Nina Meurisse, et la douleur de ce pays qu’elle découvre.
Camille de Boris Lojkine, Pyramide (1 h 30), sortie le 16 octobre
PHOTOGRAPHIE PRINCIPALE : PALOMA PINEDA