
Une enseignante alerte sa direction sur une potentielle situation de violence d’un élève, Armand, à l’égard de l’un de ses camarades. Les parents sont convoqués en urgence ; Elisabeth (extraordinaire Renate Reinsve), qui élève seule son fils, fait une entrée tonitruante sur place, face au couple Anders et Sarah – cette dernière étant par ailleurs la tante d’Armand. La médiation, assurée très maladroitement par le directeur de l’établissement, prend bientôt un tour qui dépasse la seule question de l’agression présumée.
Le temps est à l’orage, les salles de classe sont étouffées de chaleur, et les adultes poussés dans leurs retranchements les plus primaires. Ce sont bien les attitudes, mimiques, premiers jeux de pouvoir et messes basses d’une cour de récréation que le film recrée autour des adultes qui composent son casting. Halfdan Ullmann Tøndel emploie les différents espaces de l’école – sa cage d’escalier à l’horrifique spirale, ses couloirs pris dans une atmosphère fantomatique – pour figurer les cerveaux en surchauffe. Se révèle progressivement une propension au rejet de ce qui s’exprime trop fort, de ce qui est « hors manuel », comme l’est Elisabeth, si humaine qu’elle en paraît extraterrestre à ceux qui l’observent. La Convocation s’avance ainsi comme un huis clos terrifiant de vérité sur nos boussoles intimes détraquées.
La Convocation de Halfdan Ullmann Tøndel, sortie le 12 mars, Tandem (1 h 57)