Variation hexagonale autour de films comme The Game de David Fincher ou The Truman Show de Peter Weir, la deuxième réalisation de Nicolas Bedos imagine les aventures d’un bédéiste sexagénaire désabusé (Daniel Auteuil) à qui une entreprise spécialisée propose de revivre l’époque de son choix. L’intéressé, qui vient d’être mis dehors par son épouse (Fanny Ardant), opte pour la journée de 1974 où il rencontra le grand amour. Mais la comédienne qui interprète cette femme du passé est aussi la petite amie du colérique metteur en scène de cette reconstitution historique. Une grande confusion des sentiments va perturber le quatuor de personnages… En traitant de manipulation temporelle et de fabrication du faux, cette comédie dramatico-romantique joue malicieusement avec la nostalgie et la peur du vieillissement qui cueillent les baby-boomeurs à l’approche de l’an 2020. Si la tendance à l’autoportrait cinglant de Nicolas Bedos vampirise parfois le récit, la rencontre entre l’artifice théâtral et le souffle romanesque crée une tonalité singulière. Comme si le cinéma de Claude Sautet croisait la philosophie du simulacre de Jean Baudrillard. – DAMIEN LEBLANC
La Belle Époque de Nicolas Bedos, Pathé / Orange Studio (1 h 55), sortie le 6 novembre
Image : La Belle Époque de Nicolas Bedos – Copyright Julien Panié