: Ken Loach se raconte sur France Culture

Dans l’émission « À voix nue », Ken Loach revient sur son adolescence, ses parents, ses premiers amours pour le théâtre et son entrée à la BBC. Son nom est devenu synonyme de cinéma militant. Ken Loach est, depuis cinquante ans, le meilleur pourfendeur du capitalisme dont il déconstruit films après films les mécanismes d’aliénation


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Dans l’émission « À voix nue », Ken Loach revient sur son adolescence, ses parents, ses premiers amours pour le théâtre et son entrée à la BBC.

Son nom est devenu synonyme de cinéma militant. Ken Loach est, depuis cinquante ans, le meilleur pourfendeur du capitalisme dont il déconstruit films après films les mécanismes d’aliénation sur les individus, mettant en lumière, non sans humour, les invisibles, les besogneux, les immigrés et les laissés-pour-compte. Et comme les frères Dardenne, Michael Haneke ou Francis Ford Coppola, il a été deux fois récompensé d’une Palme d’or à Cannes pour Le vent se lève (2006) et Moi, Daniel Blake (2016).

Alors que son nouveau film Sorry we missed you sort demain en salles, le réalisateur est, cette semaine, à l’honneur sur l’antenne de France Culture. Chaque jour, l’émission « A voix nue » lui consacre une série d’interviews intitulée « Ken Loach, l’insurgé » retraçant sa vie et son oeuvre. Diffusé hier, le premier épisode voit Ken Loach se confier sur les premières années de sa vie, celles qui ont forgé en lui cette indomptable rage contestataire, de ses origines familiales à son entrée à la BBC.

Et pour lui, tout a commencé dans une famille modeste du centre de l’Angleterre : « Mon père faisait partie d’une famille de dix enfants. C’étaient des mineurs de fonds. Il a commencé sa vie comme apprenti électricien mais a quitté la mine et est devenu ouvrier d’usine. Et il a bien progressé puisqu’il est devenu responsable de la maintenance. Il travaillait 7 jours sur 7. Plus je vieillis, plus je le respecte. » Mais le vrai choc a été celui qui l’a frappé à Oxford, juste après son service militaire de deux ans en tant que dactylo. « Je ne pouvais pas imaginer une telle richesse avant : des jeunes gens avec des voitures de sport, qui faisaient la course, qui s’achetaient des repas très chers et des vêtements onéreux. J’étais intimidé. Il y avait encore des serviteurs là-bas, des gens comme mon père… Voir cette arrogance a été la première leçon politique que j’ai reçue. »

Au début des années 1960, Ken Loach entre à la BBC et commence à se forger une vraie conscience politique, happé par le collectif : « C’était sexy d’être de gauche ! La nouvelle gauche était la gauche anti-stalinienne. « Ni Washigton ni Moscou » disions-nous. On revenait aux fondamentaux du socialisme : Marx, Trotski, Lénine. » Ainsi naquit son engagement viscéral dans les luttes sociales et pour les droits humains dont il explore toujours aujourd’hui les facettes avec cette même férocité contre le système et cette même infinie tendresse pour ses personnages.

Pour entendre Ken Loach se livrer sur sa vie au micro que France Culture, cliquez ici. Les quatre autres épisodes sont d’ores et déjà disponibles en podcast sur le site de France Culture : L’éclosion d’un cinéaste engagé (épisode 2), Ken Loach censuré ! (épisode 3) , Le cinéma selon Ken Loach (épisode 4) et Citizen Ken (épisode 5).

Image : Ken Loach sur le tournage de Moi, Daniel Blake – Copyright Le Pacte