Le site américain a posé la question à seize critiques. Et Greta Gerwig est visiblement la réalisatrice la plus attendue pour les années 2020.
Après une décennie riche en odyssées spatiales, satires sociales et en blockbusters de super-héros, la planète cinéma s’apprête à s’engouffrer dans l’inconnu des années 2020. Et plutôt que de regarder dans le rétro pour dresser un bilan des 120 mois écoulés depuis le 1er janvier 2010, IndieWire a préféré parler de l’avenir. Le site américain a posé la même question à seize critiques de cinéma : quel cinéaste attendez-vous au tournant pour les dix prochaines années ?
Parmi les réponses, il n’y a point de Damien Chazelle, Jordan Peele, Barry Jenkins ou d’Andrea Arnold. La personne la plus attendue pour la décennie n’a que deux films au compteur, dont l’un n’est même pas encore sorti. Il s’agit de Greta Gerwig. Trois des seize journalistes voient en elle la prochaine figure du proue du cinéma indépendant. C’est le cas de Don Shanahan, qui la voit briser le plafond verre et s’imposer comme le visage de la décennie. Deany Cheng espère que la réalisatrice du remarqué Lady Bird continuera à raconter « le genre d’histoires dont nous avons besoin : intime, centrée sur un personnage resplendissant, avec une attention particulière portée aux détails et de la grâce. » C’est d’ailleurs Les Quatre Filles du Docteur March, son prochain film en salles le 25 décembre, qui fera le pont entre les décennies 2010 et 2020.
À VOIR >> Notre vidéo sur la folie douce de Greta Gerwig :
Comme Greta Gerwig, lui aussi n’a réalisé que deux films mais s’est déjà installé sur le trône de nouveau maître de l’horreur. Pour le critique Mike McGranaghan, Ari Aster est LE cinéaste à suivre. Avec Hérédité (2018) et Midsommar (2019), « il a démontré sa capacité à utiliser le genre de l’horreur pour aborder des thèmes de fond d’une manière à la fois éclairante et effrayante. Il aide à prouver, comme l’ont fait certains des plus grands cinéastes avant lui, que talent et horreur ne sont pas incompatibles. »
De son côté, Anne McCarthy (BBC, The Guardian) voit en Ladj Ly, récemment auteur du puissant Les Misérables, celui qui continuera à porter haut les couleurs du septième art : « Ses films vous placent au milieu de l’histoire, et c’est comme si vous soudain, vous faisiez vous-même partie du film. » Mais, étonnamment, pour Joel Mayward le prochain roi de la décennie a 76 ans et a déjà gagné une Palme d’or avec The Tree of Life. « Au rythme où il se dirige, peut-être que Terrence Malick fera dix films transcendants au cours des dix prochaines années », espère-t-il.
Mais le plus marquant dans ce passage de revue des cinéastes prometteurs est que les réalisatrices sont enfin à l’honneur. Si la même question avait été posée en 2009, il est quasiment certain que les cinéastes choisis auraient été exclusivement masculins. En cette année 2019, Sara Marrs imagine que « l’empathie » et « l’humanité » de Marielle Heller (Can you ever forgive me ?, Un ami extraordinaire) feront prochainement des ravages. Sara Clements voit en Jocelyn DeBoer et Dawn Luebbe les héritières de John Carpenter, John Waters et David Lynch. Elles devraient dynamiter les codes avec Greener Grass, leur premier long-métrage qualifié de « plus inventif de l’année ». Enfin, Joanna Langfield est impatiente de voir jusqu’où ira Lulu Wang, réalisatrice de The Farewell.
Chez TROISCOULEURS, pour la décennie 2020, comme on l’a expliqué en long, en large et en travers dans notre dernier numéro, on mise sur un Frenchie : le nouveau prince du trash Alexis Langlois.
Image : Saoirse Ronan et Greta Gerwig sur le tournage de Lady Bird