« In my room » d’Ulrich Köhler : le dernier des hommes

Un homme se retrouve seul sur Terre, jusqu’à l’arrivée d’une jeune femme… Cette fable singulière du cinéaste allemand Ulrich Köhler en forme de miroir de notre société est à revoir sur Arte en ce moment, à l’occasion du 76e Festival de Cannes.


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In My Room d’Ulrich Köhler

Dans une Allemagne grisâtre, Armin, la quarantaine, n’a pas trop d’horizon entre ses échecs sentimentaux, ses problèmes professionnels et sa grand-mère mourante. Il se réveille un jour, et l’humanité a inexplicablement disparu… Pour son quatrième long métrage, Ulrich Köhler, représentant, avec Angela Shanelec ou Christian Petzold, de la nouvelle vague du cinéma allemand dans les années 2000, surprend dans un registre où l’on ne l’attendait pas : le film postapocalyptique, embrassé sur un versant plutôt intimiste. Autant Armin était molasson avant que ses congénères ne se volatilisent, autant il se révèle un ardent Robinson une fois seul avec des animaux. Dans une nature apaisante, Armin chasse, cueille, traîne… Bientôt, il est rejoint par Kirsi, la dernière femme sur la terre, avec qui il entame une relation mais qui voudrait partir voir du pays. C’est peut-être à cet endroit que ce film sensoriel paraît le plus intéressant. Imaginant la fin de l’humanité, il pose une question existentielle inextricable : à deux sur cette planète, doit-on forcément rester ensemble ? Mieux vaut-il être seul, ou rester avec quelqu’un par défaut ?

: d’Ulrich Köhler