Hollywood réagit à la fermeture des cinémas Arclight

Ces salles légendaires mettent la clé sous la porte après un an de crise sanitaire.


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Clap de fin pour les écrans mythiques de deux grands circuits américains. Le 12 avril dernier, la société américaine Decurion Corporation, propriétaire de Arclight Cinemas et Pacifique Theatres, annonçait la fermeture de ses salles de cinéma (plus de 3 000 en tout) dans un communiqué officiel : « Ce n’est pas l’issue que l’on souhaitait, mais malgré un effort énorme, nous avons épuisé toutes les options potentielles, et l’entreprise n’a pas de solution viable pour l’avenir. » En raison des suspensions d’activité successives liées à la crise du Covid-19, les établissements n’ont pas survécues. Véritables emblèmes de la culture californienne, ces enseignes de la Côte Ouest étaient les symboles d’une cinéphilie vivace.

L’un des joyaux de la Ducerion Corporation était le multiplex Hollywood Arclight, situé sur Sunset Boulevard, qui abritait le Cinerama Dome. Inauguré en 1963, ce multiplexe vintage à l’architecture Googie (un style futuriste inspiré de la conquête spatiale, très en vogue dans les années 1960, appliqué aux drive-in et aux motels) a été classé monument historique-culturel de Los Angeles en 1998. Le roi des cinéastes-cinéphiles, Quentin Tarantino, avait rendu hommage à ce cinéma emblématique dans sa fable Once Upon a Time in Hollywood.

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— Elijah Wood (@elijahwood) April 13, 2021

 

Sur Twitter, la nouvelle a déclenché une vague de témoignages nostalgiques de plusieurs artistes. Rian Johnson, le réalisateur d’À couteaux tirés, a déclaré : « Si vous vivez dans cette ville et que vous aimez le cinéma, vous avez forcément vécu des expériences qui ont changé votre vie dans ces salles. » Avant d’insister sur le concept révolutionnaire de ce cinéma intransigeant et de rendre hommage aux ouvreurs et projectionnistes : « Il serait facile d’oublier comment le multiplexe ArcLight a transformé l’expérience de la salle de cinéma : des sièges attitrés, des fauteuils confortables, aucun retardataire accepté, tout cela était pourtant considéré comme des idées complètement saugrenues quand il a ouvert… »

De son côté, Edgar Wright se refuse à toute nostalgie et préfère envisager une issue de secours : « J’ai tellement de bons souvenirs de l’ArcLight et du Pacific Theatres. Mais je ne veux pas partager mes pensées au passé, car ce n’est pas une notice nécrologique. Ma première pensée a été : qu’est-ce que l’on peut faire pour aider? » Quant à la scénariste et réalisatrice Gina Prince-Bythewood, elle souligne l de cinéma intégral, le rituel presque sacré qu’offrait le Cinerama : « C’est si douloureux. L’Arclight est mon endroit préféré. Propre, bon son, places assignées au stade, bon pop-corn, présentations des films par les ouvreurs.  [Il offrait] une véritable expérience cinématographique. » Barry Jenkins, Elijah Wood, mais aussi Joseph Gordon-Levitt (qui se souvient avoir vu Star Trek IV avec son père quand il était enfant au Cinerama) ont aussi exprimé leurs soutiens aux équipes. Si l’envie vous prend de faire un tour virtuel dans cette salle d’exception, on vous conseille de regarder ce court-métrage documentaire sur les coulisses de cette fabrique à rêves.

Image : capture YouTube