Hal Hartley lance une campagne de crowdfunding pour son nouveau film

Le cinéaste américain fait appel à des dons pour monter son nouveau projet, l’histoire (très autobiographique) d’un réalisateur en pleine reconversion. À moins d’avoir été ado dans les années 1990, vous ne vous souvenez certainement pas d’Hal Hartley. Sauf si vous êtes un fan pointu de teen-movie indé. De 1989 (où il réalise un saisissant


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Le cinéaste américain fait appel à des dons pour monter son nouveau projet, l’histoire (très autobiographique) d’un réalisateur en pleine reconversion.

À moins d’avoir été ado dans les années 1990, vous ne vous souvenez certainement pas d’Hal Hartley. Sauf si vous êtes un fan pointu de teen-movie indé. De 1989 (où il réalise un saisissant premier film, L’Incroyable vérité) à 1992 (date de sortie de Simple Men, qui clos sa Long Island Trilogy), Hal Hartley était l’un des cinéastes les plus en vogue.

Sa sensibilité européenne, la modernité de son ton, entre candeur et ironie, et sa direction d’acteurs à la Bresson l’ont vite désigné comme un successeur de Jim Jarmusch. Et puis il a disparu des radars, continuant à travailler dans son coin, avec une indépendance tenace – jusqu’à son dernier film très confidentiel Ned Rifle (2014). Bonne nouvelle: le réalisateur vient de lancer une campagne de financement participatif pour son prochain film Where to Land, dont le scénario rappellera des souvenirs à ses adeptes:

« Joseph Fulton, un réalisateur de comédies romantiques de cinquante-huit ans à la réputation bien établie, souhaite devenir l’assistant du gardien de son cimetière local. Il souhaite travailler à l’extérieur et être proche de la nature. Simultanément, il pense qu’il est important de faire rédiger son testament. Mais sa petite amie, une actrice pour le moins très expressive, se persuade qu’il est mourant mais aussi trop courageux pour en parler à quelqu’un. La rumeur se répand et rapidement, toutes les personnes que Joe connaît – ainsi que d’autres qu’il ne connaît pas -, se rassemblent dans son appartement pour faire leurs adieux. »

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À l’époque de sa trilogie Henry Fool, Hal Hartley avait expliqué vouloir réaliser un documentaire sur sa carrière, avant de réaliser qu’il préférait la fiction: « Alors j’ai commencé à écrire une histoire portant sur un type un peu comme moi et ses pensées. Plus spécifiquement, sur ce qu’il pense devoir faire du reste de sa vie. »

Dans le pitch qui accompagne la cagnotte Kickstarter, le réalisateur fait preuve d’un humour teinté de mélancolie (à l’image de ses récits), expliquant que ce film est un peu un bilan existentiel : « Je me pose encore les mêmes questions que quand j’avais vingt ans : Qu’est-ce que je veux être ? Et quelle que soit la réponse à cette question, comment y parvenir ? À quel moment – si jamais cela arrive – saurai-je si j’y suis parvenu ? Quelle sera la destination ? »

De ces réflexions est née une série de portraits de toutes les personnes que le héros du film croise et aime: son ex-femme, une avocate, une amie centenaire, une philosophe…Un prétexte pour convoquer les acteurs chéris du réalisateur dans ce film-choral: Elina Löwensohn, Robert Burke, Tatiana Abracos et Parker Posey, des visages connus de la galaxie Hartley. De quoi laisser présager des chassés-croisés amoureux torturés, des retrouvailles déchirantes comme Hal Hartley sait si bien les filmer. « Je pense que c’est ce que j’ai écrit de mieux. Mais je ne vous demande pas de me croire sur parole« . On le suit les yeux fermés, et pour participer à la cagnotte, c’est juste ici.

Image: Copyright LES FILMS DU CAMÉLIA