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Gwyneth Paltrow évoque sur Netflix son rôle « désastreux » dans « L’Amour extra-large » des frères Farrelly

  • Esteban Jimenez
  • 2020-03-03

Dans une récente interview à Netflix, Gwyneth Paltrow évoque son regret d’avoir joué une personne en surpoids dans la comédie L’Amour extra-large (2001) des frères Farrelly où Jack Black tombe sous le charme d’une femme obèse perçue à travers son regard comme une femme mince répondant aux critères de beauté standardisés.

Souvenez-vous, c’était en 2001. Alors au sommet de la gloire avec les succès consécutifs de Mary à tout prix (1998) et Fous d’Irène (2000), Peter et Bobby Farrelly réalisent L’Amour extra-large, propulsant Jack Black comme la nouvelle star de la comédie US. L’acteur y interprète Hal Larson, un homme superficiel qui s’est juré dès l’âge de neuf ans de ne sortir qu’avec de « jolies femmes »  (sous-entendu : qui correspondraient aux critères de beauté standardisés) mais qui tombe un jour sous le charme d’une jeune femme obèse (Gwyneth Paltrow) après qu’un gourou l’a hypnotisé pour qu’il ne puisse être séduit que par la soi-disant beauté intérieure des femmes.

Dans cette recentre interview Netflix, elle qualifie le film de « désartre » (voir à 1:47 ) :

Pour ce rôle, l’actrice a du enfiler le costume d’une personne ronde afin d’interpréter les deux « versions » de son personnage. Une expérience déterminante qui lui a fait comprendre toute la pression sociale subie par les personnes en surpoids. On se rappelle que dans une interview accordée au W Magazine en 2001, et relayée par le New York Post, l’actrice revenait sur ses souvenirs de tournage douloureux : « Le premier jour où j’ai essayé. Je me suis sentie humiliée. »

Il est clair qu’en riant ouvertement de l’obésité  – comme dans cette scène où le plongeon du personnage provoque un raz-de-marée (voir trailer ci-dessus) -, L’Amour extra-large rate un peu son but : défendre l’amour, le vrai, contre les conventions sociales. Si par le passé, l’obésité a souvent été stigmatisée au cinéma et à la télévision, notamment dans les comédies où le surpoids sert régulièrement de ressort comique, les choses semblent (lentement) évoluer depuis. Avec l’apparition des réseaux sociaux, le « body positive » (un mouvement social né à la fin des années 1990 aux États-Unis qui vise à la représentation positive de tous les types de corpulences) a permis aux personnes ne répondant pas aux diktats esthétiques de ne pas avoir honte, prônant l’affirmation de corps différents de ceux imposés par des sociétés qui enferment les minorités dans des carcans.

La remarque de Gwyneth Paltrow met en lumière le problème de la « grossophobie » présente dans la société, et dont le cinéma se fait souvent le reflet. Alors que des films encensés par la critique comme Jojo Rabbit (2020) de Taika Waititi présente un éternel sidekick (acolyte en français) comique qui se définit dès son apparition comme « gros », il faut peut-être se tourner vers la télévision pour trouver des figures bousculant les normes, comme dans la série Euphoria, où le personnage de Kat n’est jamais perçue comme la « grosse de service » mais comme un personnage à part entière, avec une personnalité et une sexualité affirmées.

Photo by Glenn Watson – © 20th Century Fox – All rights reserved

Esteban Jimenez

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