À l’occasion du remariage de son père, le doux rêveur Gaspard (Félix Moati) rend visite à sa famille qui gère toujours, tant bien que mal, le zoo dans lequel il a grandi. Accompagné de Laura (Laetitia Dosch), une fausse petite amie ravie d’entrer dans la danse, il retrouve Coline (Christa Theret), sa sœur un peu trop amoureuse de lui, et Virgil (Guillaume Gouix), son frère si raisonnable. Jamais moralisateur, le cinéaste observe avec tendresse ces jeunes adultes confrontés aux démons de leur enfance, aux névroses familiales et à la présence, tantôt drôle tantôt inquiétante, des animaux du zoo.
Comme dans ses deux premiers longs, mais sur un mode plus léger, Antony Cordier s’intéresse au rapport singulier que ses personnages entretiennent avec leur corps : celui-ci est, au choix, couvert de tatouages, entravé par une paire de menottes ou caché derrière une peau d’ours… Si on y retrouve le ton « mélancomique » que l’on aime tant chez Wes Anderson ou Noah Baumbach, Gaspard va au mariage lorgne aussi du côté de Jacques Demy, à la fois pour sa dimension de conte transgressif et pour ses envolées musicales (partition aérienne du musicien electro Thylacine). Mais ce qui enchante ici, au-delà de la cocasserie des situations, c’est la gestuelle de Dosch, le grain de voix de Theret, la spontanéité de Moati – la fantaisie naturelle de comédiens libres comme des herbes folles.
d’Antony Cordier
Pyramide (1 h 43)
Sortie le 31 janvier