Un téton duquel perle une goutte de lait, le tout découpé dans une forme d’œil sur fond rouge. La première affiche de Madres paralelas résumait à merveille les enjeux de ce mélodrame autour de figures maternelles. Les algorithmes d’Instagram n’ont pas été très sensibles à ce sommet de l’art de l’affiche : la nudité n’étant pas autorisée sur le média à quelques exceptions (comme… l’allaitement et un contexte artistique), ils ont censuré sans vergogne le visuel sur le compte de son créateur, Javier Jaén (qui collabore pour la première fois avec ), le 9 août, suscitant la polémique sur les réseaux et dans les médias espagnols.
Deux jours plus tard, Instagram s’excusait et autorisait l’affiche, qui servait de teaser. Le 24 août, le graphiste trentenaire originaire de Barcelone, auteur de couv pour The New York Times ou The Washington Post, a publié sur Instagram l’affiche finale, plus sobre, qui est aussi celle utilisée pour l’exploitation du film en France. On y voit les actrices principales, Penélope Cruz et Milena Smit, s’enlacer, leurs corps striés de traits perpendiculaires sur le fameux fond rouge – le rouge profond, symbole de passion, qu’on trouve sur presque toutes les affiches d’Almodóvar.
Images (c) Javier Jaén