Adapté de la série télévisée culte diffusée entre 1966 et 1973, Mission impossible raconte comment Ethan Hunt (Tom Cruise), membre d’un commando envoyé en mission à Prague, découvre que l’opération était un leurre de la C.I.A. pour piéger une taupe. Injustement accusé d’être ce traître, Hunt va mener sa propre enquête. Vendu à sa sortie en 1996 comme un immense blockbuster d’action, le film se démarquait pourtant des codes en vigueur.
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La séquence centrale, dans laquelle Cruise se trouve suspendu à un fil dans une salle aux murs blancs, est par exemple silencieuse. « C’est une cascade statique et en apesanteur. Car dans Mission impossible, on a le cerveau de Jim Phelps [Jon Voight, ndlr] qui manipule tout le monde, mais aussi le cerveau du réalisateur Brian De Palma à qui on confiait un film spectaculaire, à une époque où le cinéma d’action était très physique et dominé par Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger ou Sylvester Stallone. De Palma en offrait une version plus gracile et atypique, dans laquelle Tom Cruise devait se faufiler telle une araignée à travers les décors », rappelle Louis Blanchot, auteur des Vies de Tom Cruise (Capricci, 2016).
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Mais le critique voit les derniers films de la franchise d’un œil plus sévère. « Après avoir été un laboratoire avant-gardiste, la saga est paradoxalement revenue aujourd’hui à de pures cascades physiques et à un formalisme effacé. Ethan Hunt est le costume de super-héros de Tom Cruise, et l’acteur recule sans cesse ce moment où il ne sera plus un homme d’action. » La longévité de cette saga (Mission impossible 7, troisième volet consécutif réalisé par Christopher McQuarrie, sortira au cinéma en 2022, vingt-six ans après le premier opus) aurait-elle davantage à voir avec le désir de jeunesse éternelle de Cruise, qui fêtera ses 60 ans l’an prochain, qu’avec une véritable ambition stylistique ?