Cet article sera réactualisé régulièrement.
Crimes of the future de David Cronenberg (Compétition)
Le pitch officiel : « Alors que l’espèce humaine s’adapte à un environnement de synthèse, le corps humain est l’objet de transformations et de mutations nouvelles. Avec la complicité de sa partenaire Caprice, Saul Tenser, célèbre artiste performer, met en scène la métamorphose de ses organes dans des spectacles d’avant-garde. Timlin, une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes, suit de près leurs pratiques. C’est alors qu’un groupe mystérieux se manifeste : ils veulent profiter de la notoriété de Saul pour révéler au monde la prochaine étape de l’évolution humaine… »
A chaque festival de Cannes, son film aussi dérangeant que fascinant. L’année dernière, c’était Titane, aujourd’hui on mise évidemment sur le nouveau Cronenberg, porté par Léa Seydoux, Kristen Stewart et Viggo Mortensen – et les premières images, dans un mélange de noirceur et d’érotisme un peu nineties, ne font que nous confirmer cette impression. La bande-annonce nous livre une réplique déjà culte à nos yeux : « La chirurgie, c’est le nouveau sexe. »
La bande-annonce :
Decision to Leave de Park Chan-wook (Compétition)
Le pitch officiel : « Un honnête policier enquête sur une mort suspecte survenue dans une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner la femme du défunt tout en étant attiré par cette dernière… »
Le dédale d’une route qui passe des montagnes aux vagues de la mer. Un personnage (celui du policier ?) en miniature surplombé par le grand portrait d’une femme (la veuve ?). L’affiche du prochain Park Chan-wook (qui a livré avec le gigantesque Mademoiselle en 2016 l’un des plus beaux films des dernières décennies) déguise sûrement derrière la douceur de ses couleurs un récit beaucoup plus sombre, chabrolien. C’est en tout cas une manière, pour le génial réalisateur sud-coréen, d’un peu plus brouiller les pistes.
Les Amandiers
Le pitch officiel : « L’histoire se situe à la fin des années 1980. Stella, Victor, Adèle, Etienne ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leur première tragédie. »
Elle avait plié le game l’année dernière en interprétant avec un sens irrésistible du burlesque une bourgeoise blessée par sa compagne (Marina Foïs) qui veut la quitter, dans la comédie politiqueLa Fracturede Catherine Corsini, reparti avec la Queer Palm. Valeria Bruni Tedeschi se prépare à revenir, cette fois derrière la caméra, pour cette fiction qui s’annonce encore une fois assez autobiographique (comme beaucoup de ses films). On retrouvera Louis Garrel (dans la peau de Patrice Chéreau), Micha Lescot et la révélation Nadia Tereszkiewicz. On ne connaît à ce stade rien de la tonalité du film mais on s’attend à être davantage émus qu’hilares cette fois.
Tchaikovsky’s Wife de Kirill Serebrennikov (Compétition)
Le pitch officiel : « Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte tourne à l’obsession et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui. »
Généralement absent des festivités cannoises à cause de ses déboires avec le pouvoir russe, Serebrennikov fait acte de présence et de résistance à travers ses films, régulièrement sélectionnés à Cannes. Dernière preuve en date : La Fièvre de Petrov, un film tourbillonnant, outrancier et saisissant, en compétition l’année dernière. Il est donc très probable que le réalisateur du très beau Leto (en compétition en 2018) nous bouscule encore cette année avec ce nouveau projet inspiré de la vie intime agitée du célèbre compositeur russe Tchaïkovski, dont on prédit qu’il déchaînera les passions.
Z (comme Z) de Michel Hazanavicius (film d’ouverture, hors compétition)
Le pitch officiel : « Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d’horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage… »
Après Le Redoutable, pastiche savoureux du style godardien, le cinéaste français présentera ce projet tout aussi méta, remake du film japonais Ne Coupez pas ! (2017) de Shin’ichirō Ueda. Romain Duris y campera un réalisateur au bord du burn-out, aux côtés de Bérénice Béjo et Jean-Pascal Zadi. Le film est présenté en ouverture (donc hors-compétition), mais on parie que ça lancera parfaitement les festivités.
Fumer fait tousser de Quentin Dupieux (Séance spéciale)
Le pitch officiel : « Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les « TABAC FORCE », reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre… »
A-t-on besoin de présenter encore l’univers absurde de Dupieux ? Après avoir présenté Incroyable mais vrai à la Berlinale cette année, le cinéaste enchaîne avec cette comédie dont le synopsis suffit à nous faire sourire. Ces membres de la brigade « TABAC FORCE » (qui ressemblent très fortement à des Powers Rangers) qui posent en toute détente (on avoue être particulièrement sensibles au pouce levé) sur la première image du film nous achèvent. Sous les casques de cette fière troupe se cachent les visages d’Adèle Exarchopoulos, Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Alain Chabat, Blanche Gardin, Oulaya Amamra, Jean-Pascal Zadi, Grégoire Ludig, Blanche Gardin… De quoi nous hyper encore plus.