Lorsqu’Ovide écrit ses Métamorphoses, il anticipe déjà sous forme de parabole poétique tous les potentiels de transformation de l’être humain depuis la genèse du monde. Il ne s’agit pas d’un vœu démiurgique, mais du désir d’aborder le vivant sous toutes ses formes et dans toute sa diversité, selon une coopération inter-espèces qui remet en cause la vision anthropocentrée et monothéïste du monde. Cette façon d’aborder le corps comme une forme ouverte à tous les possibles résonne d’une manière plus actuelle que jamais : les Métamorphoses, gender fluid avant la lettre ?
L’art a toujours été réceptif aux états transitoires, et l’exposition entend bien le démontrer avec des œuvres qui ne sont jamais ce qu’on croit qu’elles sont au premier regard – des dispositifs biomorphiques de Robin Meier aux hybrides pop de Jessica Lajard, en passant par les sculptures volantes de Thomas Lanfranchi. Défiant la logique et distordant le rationalisme, elles matérialisent avec humour et subtilité ces zones intermédiaires, entre matériel et immatériel, tangible et intangible, humain et non-humain. Se métamorphoser, c’est aussi « traverser les états provisoires de la matière », selon l’artiste Bruno Botella. Vers une évolution possible de la mécanique du vivant ?
Cette exposition a bénéficié de l’aide à la création et à la diffusion de la Saif (Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe) et du soutien de l’ADAGP (Association pour la Diffusion des Arts Graphiques et Plastiques)
jusqu’au 20 novembre à La Traverse – Centre d’art contemporain d’Alfortville
Image (c) I Can Swim Home, Réalisation Ann Guillaume, scénario Ann Guillaume & Anne-Sophie Milon, Production Nuit Blanche Productions et la Villa Arson, avec Rosalie Comby, Edith Mailaender, Pavlos Ioannides, Damien Schultz. L’image est de Tristan Grujard, le son de Matthieu Simoni, la déco par Laura Bücher, et la Musique est de Franky Gogo et de Kurtz Schroeder. 2019