Le jeune cinéaste suédois Levan Akin est retourné filmer dans sa Géorgie natale ce drame à fleur de peau sur l’affranchissement du corps par la danse. Dans un institut traditionnel (l’Ensemble national géorgien) où s’entraînent une vingtaine d’élèves sous la coupe d’un professeur tyrannique, Merab et Mary entretiennent une relation platonique depuis des années. Le désir bouillonnant de Merab, jusqu’alors contenu par l’exigence physique de la danse, finit par affleurer devant l’aura érotique d’Irakli, un nouvel élève. Par le prisme de chorégraphies rigidement codifiées, Levan Akin donne à voir, caméra au poing, l’émergence d’une génération qui grandit dans un pays où l’intimité n’est pas permise et où les marges sont rejetées. Parmi ces corps qui souffrent et les mots qui fusent, il intercepte ce qu’il y a de plus précieux : le feu qui surgit, sans crier gare, dans les yeux de ses protagonistes. En célébrant la danse comme affirmation de soi au-delà de toute sujétion, Et puis nous danserons conjugue de façon édifiante sa portée politique aux puissances allégoriques et évocatrices du cinéma.
Et puis nous danserons de Levan Akin, ARP Sélection (1 h 53), sortie le 6 novembre
Image : Et puis nous danserons de Levan Akin – Copyright Anka Gujabidze