« Epicentro » de Hubert Sauper : la révolte de Cuba

Travaillé par la question des conséquences du colonialisme, le documentariste Hubert Sauper s’attaque ici à l’héritage complexe de Cuba. Vestige communiste jouxtant la toute-puissance capitaliste des États-Unis, l’île n’est plus illuminée que par les flashs de touristes abrités dans les voitures anciennes et les hôtels de luxe. Le cinéaste, lui, s’intéresse au point de vue


mwm4njnhzwytnwu0ni00nzaylthlndgtzdhkm2u2ytvhzje0 epicentro 2

Travaillé par la question des conséquences du colonialisme, le documentariste Hubert Sauper s’attaque ici à l’héritage complexe de Cuba.

Vestige communiste jouxtant la toute-puissance capitaliste des États-Unis, l’île n’est plus illuminée que par les flashs de touristes abrités dans les voitures anciennes et les hôtels de luxe. Le cinéaste, lui, s’intéresse au point de vue des Cubains sur leur double statut de victimes – de l’impérialisme espagnol puis américain – et d’icônes révolutionnaires.

La force du film tient à l’importance qu’y jouent les enfants, conscients qu’ils sont les héritiers de l’échec du communisme mais déterminés à poursuivre leur «utopie» – mot magique qui revient comme un mantra revigorant. L’espace que leur offre le cinéaste, rare et précieux, adoucit ainsi la noirceur de l’horizon pour laisser place à la génération des révoltés de demain. Rendant hommage à la force de subversion du cinéma (on y croise la petite-fille de Chaplin), Epicentro rappelle aussi, au moyen de faux reportages ayant instrumentalisé Cuba pendant la guerre hispano-américaine, la dimension mensongère que revêt parfois l’image documentaire. 

À LIRE AUSSI : Les dix documentaires de 2020 qu’on attend le plus 

: Les Films du Losange (1h47), sortie le 19 août

Image : © Les Films du Losange