Au téléphone, il a cette touchante timidité typique de pas mal d’ados (c’est sa première interview). Dans Enzo, qui sortira en 2025, l’acteur débutant joue un apprenti maçon qui veut fuir ses parents bourgeois.
Passé par les Championnats de France de natation, l’élève de première, qui a grandi à Dampierre-en-Yvelines, dans la vallée de Chevreuse, a abandonné la nage après une blessure. Il a été choisi, en partie, pour son expérience sportive – l’intrigue se déroule à La Ciotat, ancien chantier naval de la côte méditerranéenne.
Son regard félin laisse imaginer le personnage rebelle voulu par Laurent Cantet, cinéaste passionné par la jeunesse (Entre les murs, Palme d’or en 2008 ; L’Atelier, 2017), qui lui a annoncé qu’il était pris quelques semaines avant de décéder, et a légué la réalisation de son film à son ami et collaborateur de longue date Robin Campillo.
Le tournage, forcément marqué par le deuil, s’est déroulé cet été, non sans tristesse, mais avec une sorte d’élan, l’envie encore plus forte de créer quelque chose de beau, confie l’ex-nageur de haut niveau, très terre-à-terre (il tient à passer son bac). Ce même été, Léon Marchand nous faisait rêver aux J.O. de Paris. On espère pour Eloy Pohu une carrière ciné aussi impressionnante que celle du prodige de la natation.
