Edgar Wright appelle les cinéphiles à soutenir les salles indépendantes

Esprit de solidarité oblige en ces temps de coronavirus, on se devait de relayer cette tribune engagée et tout à fait éclairante d’Edgar Wright publiée dans les colonnes d’Empire. Le réalisateur y appelle tous les amateurs du 7e art à soutenir économiquement l’industrie des petites salles indépendantes, dont la survie est gravement menacée par la


Esprit de solidarité oblige en ces temps de coronavirus, on se devait de relayer cette tribune engagée et tout à fait éclairante d’Edgar Wright publiée dans les colonnes d’Empire.

Le réalisateur y appelle tous les amateurs du 7e art à soutenir économiquement l’industrie des petites salles indépendantes, dont la survie est gravement menacée par la pandémie d’ampleur internationale -rappelons que seule la Chine, foyer majoritaire du virus, commence seulement à ré-ouvrir progressivement ses salles.

« Une façon de montrer votre soutien indéfectible est de devenir membre actif votre cinéma préféré », propose ainsi Edgar Wright. Pourquoi ne pas acheter une adhésion pour vous-même ou pour un de vos proches, achetez des cartes-cadeaux. Faites un don là où vous le pouvez. Envisagez, si vous avez les moyens, de ne pas demander le remboursement de votre abonnement illimité. Vous ne pourrez peut-être pas y retourner dans les mois à venir, mais vous vous sentirez mieux d’avoir aidé maintenant que si vous découvriez plus tard que votre cinéma local a été contraint de fermer définitivement ».

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Tout en rappelant bien que ce geste généreux n’est pas à la portée de tous, le réalisateur en appelle à une responsabilité collective de la part de ceux qui ont les moyens de contribuer à faire tourner ces établissements. Une initiative qui permettrait non seulement de garantir la bonne santé artistique du cinéma, mais aussi d’apporter une sécurité à de nombreux travailleurs : « Ce n’est pas un luxe que tout le monde peut se permettre, mais pour ceux qui le peuvent, pensez aux nombreux employés de vos cinémas préférés qui travaillent dur et qui viennent peut-être de perdre leur emploi. Cela pourrait les aider à s’assurer qu’ils ont un lieu de travail où retourner ».

Pourquoi on est sensibles aux arguments de Wright ? D’abord parce qu’on adore son âme d’enfant nostalgique: il nous a un peu pris par les sentiments en évoquant sa madeleine de Proust (« Ma vie a été changée à jamais par un voyage au cinéma quand j’avais trois ans -« Star Wars », en 1978,au Galaxy Cinema sur Hinton Road à Bournemouth, et j’ai passé la plus grande partie de ma carrière à essayer de recréer la magie de cette soirée en faisant les films que je voudrais voir en tant que spectateur. Je promets de continuer à faire cela et tout ce que je peux pour donner encore aux fans de cinéma un lieu de rassemblement » a-t-il déclaré).

Ensuite parce que l’on notera (non sans ironie) qu’Edgar Wright est assez bien placé pour faire des recommandations post-apocalyptiques d’urgence en prévision de cas de fin du monde. La preuve : dans sa comédie parodique Shaun of the Dead, il imaginait déjà un monde envahi par des zombies un peu simplets, et Le Dernier Pub avant la fin du monde était une sorte de survival sur un groupe de potes bravant des extra-terrestres venus lobotomiser l’humanité.

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Image: Capture d’écran Youtube