- Article
- 5 min
Demain et tous les autres jours, le joli conte cruel de Noémie Lvovsky
- Quentin Grosset
- 2017-09-27
En tant que cinéaste, Noémie Lvovsky s’est souvent intéressée avec une grande finesse à la psyché des jeunes filles (La vie ne me fait pas peur en 1999, Camille redouble en 2012). C’est à nouveau le cas dans Demain et tous les autres jours. Avec la même aisance, la réalisatrice mêle fantaisie et gravité pour explorer la relation entre Mathilde (Luce Rodriguez), une fillette timide et malicieuse de 9 ans, et sa mère (incarnée par Lvovsky elle-même), une femme lunaire peu à peu touchée par une forme de démence. D’abord, cette dernière semble seulement un peu extravagante (par exemple, elle va s’acheter une robe de mariée parce qu’elle compte se marier « avec la vie »), mais un jour Mathilde doit carrément gérer sa disparition… En lorgnant du côté du conte (Mathilde se réfugie dans l’imaginaire en s’inventant un dialogue avec la chouette de compagnie que sa mère lui a offerte), la réalisatrice parvient à alléger les sujets douloureux qu’elle aborde (la folie, la mort…). C’est tout l’art de Lvovsky de réussir à restituer sans lourdeur le point de vue sensible et innocent d’une enfant forcée de grandir vite.
de Noémie Lvovsky
Gaumont (1h31)
Sortie le 27 septembre