David Fincher offre à ses étudiants confinés une masterclass

Malheureusement, on ne connaît pas le contenu de cette visio-conférence donnée le 24 mars dernier, mais quelque chose nous dit que ça a parlé serial-killer, manipulation du spectateur et cliff-hangers. Pour vous consoler, on a retrouvé des extraits d’une autre masterclass donnée par le réalisateur à l’occasion de la sortie de Gone Girl en 2014.


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Malheureusement, on ne connaît pas le contenu de cette visio-conférence donnée le 24 mars dernier, mais quelque chose nous dit que ça a parlé serial-killer, manipulation du spectateur et cliff-hangers. Pour vous consoler, on a retrouvé des extraits d’une autre masterclass donnée par le réalisateur à l’occasion de la sortie de Gone Girl en 2014.

Ironie du sort, il aura fallu un confinement général pour que l’un des réalisateurs les plus discrets sorte de son silence. Connu pour donner peu d’interviews et ne pas faire beaucoup de fracas dans la presse, David Fincher a pris une initiative pédagogique généreuse pour tirer ses 450 étudiants anglais de l’ennui de l’enfermement, en leur donnant une masterclass exceptionnelle à distance via Zoom, ce 24 mars.

Ces petits chanceux de l’École nationale de cinéma et de télévision ont donc eu droit à un cours magistral de mise en scène dont on ne connaîtra pas le contenu – on vous sent déçu que la conférence n’ait pas été mise en ligne, promis on guette une éventuelle publication. « La semaine a été difficile, nous voulions faire quelque chose pour remonter le moral des étudiants de l’École nationale de cinéma et de télévision », a déclaré le directeur de l’école, Jon Wardle, dans un communiqué. « Cet après-midi, 450 étudiants se sont donc retrouvés pour une masterclass via Zoom avec LE David Fincher. David est une légende. »

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En attendant, pas si difficile de deviner de quoi il a été question. Le réalisateur de Zodiac et Seven a probablement démarré son introduction par l’art de s’introduire dans la psyché des serial-killers, avant de donner quelques conseils sur la sobriété, le hors-champ, le son et la lenteur, des tics de mise en scène qui génèrent davantage la peur que n’importe quelle image démonstrative (la preuve avec Mindhunter). En première partie, des pistes pour manier le thriller psychologique à rebondissements et les faux-semblants dans l’écriture du scénario (The Game et Gone Girl à l’appui) et en deuxième, des tips pour faire des portraits acides et ironiques (The Social Network). En guise d’épilogue, peut-être un rappel biographique sur le scénariste de Citizen Kane Herman J. Mankiewicz, puisque Fincher lui consacrera son prochain film.

Pour vous consoler, on a déniché ce compte-rendu de Vanity Fair sur une conférence donnée par David Fincher en 2014. Le réalisateur y résumait son goût pour l’ambivalence et la manipulation narrative (« Dans mes films, vous l’avez peut-être remarqué, j’aime bien faire en sorte que le public ne sache pas s’il doit rire ou pas. Finalement, j’aime vous voir embarrassé ! Surtout, j’aime que vous vous demandiez, tout en vous enfonçant dans votre siège en regardant autour de vous : “Si je ris, suis-je un pervers ? ») et développait sa vision de l’avenir du cinéma qui fusionnera, celui lui, avec celui de la télévision : « Pour moi, il va y avoir une transformation des formats et on fera de moins en moins la différence entre cinéma et télévision. Les formats classiques – de 1h30 ou 2h pour les films, de 45 minutes pour les séries – n’existeront plus, ou en tout cas il n’y aura plus de norme. »