Critique: Passion

S’il peine d’abord à décoller, ce film de fin d’étude de Ryūsuke Hamaguchi gagne en profondeur sur la longueur, grâce à une mise en scène plus intense et surprenante. Lors d’une soirée au restaurant, deux jeunes gens annoncent à leurs amis leur intention de se marier. À la suite de cette déclaration, qui surprend et


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S’il peine d’abord à décoller, ce film de fin d’étude de Ryūsuke Hamaguchi gagne en profondeur sur la longueur, grâce à une mise en scène plus intense et surprenante.

Lors d’une soirée au restaurant, deux jeunes gens annoncent à leurs amis leur intention de se marier. À la suite de cette déclaration, qui surprend et déçoit ceux qui les aiment en secret, le groupe se délite peu à peu, mais garde l’espoir d’être à nouveau réuni…À l’image des hésitations de ses personnages, ce film de fin d’études réalisé en 2008 par Ryūsuke Hamaguchi (Senses, Asako I&II) peine d’abord à trouver son rythme, en s’adonnant à une succession de bavardages qui viennent défaire les liens unissant jusqu’alors la petite troupe.

Une fois passées ces confrontations amoureuses qui rappellent les séries télé nippones, Passion s’ouvre à de surprenants horizons, élargissant son cadre et étirant la durée de ses plans pour intensifier par la mise en scène et le jeu des acteurs ce qui ne se jouait au départ qu’au travers des dialogues. La fin (sublime) de ce deuxième long métrage annonce ainsi ce qui fait toute la beauté du cinéma récent de Hamaguchi. Comme dans Asako I&II, il y est déjà question de goûter une dernière fois au chaos des romances juvéniles pour mieux savourer la douce plénitude d’une vie de couple menée loin du fracas de l’adolescence.

Photo d’ouverture: Copyright Art House
Passion de Ryūsuke Hamaguchi, Art House (1h55). Sortie le 15 mai