Dans une Lorraine rurale et populaire, Pierre (Vincent Lindon), cheminot engagé à gauche, élève seul ses deux grands garçons. Louis (Stefan Crépon), le cadet, calme et réfléchi, sur le point d’être accepté à la Sorbonne, est promis à un bel avenir.
L’aîné, Félix (Benjamin Voisin), a raté son diplôme de soudeur et se met à traîner avec une bande de jeunes voyous d’extrême droite. Ulcéré, Pierre essaye de raisonner son fils, en vain, jusqu’à ce qu’un drame vienne tout chambouler…
Adapté de l’ouvrage remarqué Ce qu’il faut de nuit (La Manufacture de livres, 2020 ; prix Femina des lycéens) de l’écrivain français Laurent Petitmangin, Jouer avec le feu dissèque avec finesse une déliquescence familiale à base de silences, de frustrations et de colères.
Si la partition de Vincent Lindon n’étonne pas beaucoup tant elle correspond à nombre de ses anciens rôles, on remarque particulièrement le jeu de Benjamin Voisin (Été 85, Illusions perdues…), troublant en petite frappe nerveuse.
Dans une mise en scène tendue et sobre, les sœurs réalisatrices Delphine et Muriel Coulin déploient avec intelligence leur style cinématographique qui fraye parfois avec le polar et le fantastique, au service d’une histoire de la France périphérique.
Jouer avec le feu de Delphine et Muriel Coulin (Ad Vitam, 1 h 58), sortie le 22 janvier