Critique: « Halte » de Lav Diaz

De retour avec un nouveau film défiant les standards de la narration cinématographique, le prolifique Philippin Lav Diaz (Norte. La fin de l’histoire, La Femme qui est partie) a présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs cette dystopie apocalyptique en noir et blanc, étirée sur quatre heures et demie. Si ce programme peut en faire


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De retour avec un nouveau film défiant les standards de la narration cinématographique, le prolifique Philippin Lav Diaz (Norte. La fin de l’histoire, La Femme qui est partie) a présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs cette dystopie apocalyptique en noir et blanc, étirée sur quatre heures et demie. Si ce programme peut en faire fuir plus d’un, le cinéaste fait pourtant, comme souvent, des miracles. Nous propulsant en 2034, il imagine son pays littéralement plongé dans la nuit, gouverné par un fasciste mégalo qu’il caricature sans retenue – l’ombre du Dictateur de Charlie Chaplin plane, mais c’est surtout une puissante charge contre le gouvernement philippin actuel, dirigé par le populiste Rodrigo Duterte. Le cinéaste nous ballotte entre absurdités et visions noires ultra réalistes – il filme, en plans fixes, la déglingue écolo et politique de son pays, menacé par des pluies torrentielles et par les coups de feu des militaires. «Les Philippins ne veulent pas se souvenir», fait dire Diaz à l’un de ses personnages, comme pour mieux renvoyer au présent et entourer son film entêtant d’une aura tragiquement prophétique.

Halte de Lav Diaz, ARP Sélection (4h36), sortie le 31 juillet
Image: Copyright ARP Sélection