« Comedy Queen » : humour noir

Dans ce conte initiatique sensible et plus noir qu’il y paraît, une jeune adolescente met tout en oeuvre pour devenir humoriste. La réalisatrice suédoise Sanna Lenken filme l’obstination de la jeunesse avec tact mais sans misérabilisme.


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C’est devenu si rare qu’il est difficile de ne pas apprécier un film avec de jeunes comédiens bien dirigés. La première chose qui frappe, avec Comedy Queen, est peut-être le jeu de son interprète principale. Sigrid Johnson capte la lumière mais surtout la justesse des regards comme peu d’actrices adolescentes. Et on doit forcément une partie de cette prouesse à la réalisatrice du film, la Suédoise Sanna Lenken, qui avait déjà fait montre de sa capacité à capter le mal-être adolescent dans son long métrage précédent, My skinny sister.

La cinéaste suit ici Sasha, 13 ans, fauchée en pleine insouciance par la mort de sa mère qui la laisse à la fois incapable de verser une larme et inapte au bonheur. Pour la jeune fille décide de tout faire pour ne jamais ressembler à cette génitrice qui l’a abandonnée. Se couper les cheveux, arrêter de lire et refuser catégoriquement de s’occuper d’un être vivant. Sasha ajoute ensuite un objectif à la liste : devenir humoriste pour espérer voir son père rire de nouveau. Le chemin ne sera pas facile mais Sanna Lenken n’a pas son pareil pour insérer un peu de lumière dans l’obscurité (et vice-versa). En résulte un film drôle et noir, qui rend hommage à une jeunesse bornée dont la résilience surprend toujours.

: Comedy Queen (Les Films du Préau, 1h33), sortie le 2 novembre