Alors que Parasite sort à peine sur les écrans américains, Bong Joon-ho a révélé à The Playlist les œuvres qui l’avaient influencé.
Le 25 mai dernier, Alejandro González Iñárritu (Birdman, The Revenant) et son jury cannois décernaient une unanime Palme d’or à Parasite de Bong Joon-ho (The Host, Memories of murder), une satire sociale mêlant habilement thriller et comédie. Chanceux que nous sommes, en France, Parasite est sorti en salle dix jours seulement après la fin du festival (le 5 juin). Si bien que la Palme d’or a su surfer sur la vague cannoise pour réussir une prouesse que personne n’avait vu venir : réunir plus de 1,6 millions de spectateurs. Une première depuis quinze ans et les 2,3 millions de curieux venus découvrir le sulfureux Fahrenheit 9/11 de Michael Moore en 2004.
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Mais de l’autre côté de l’Atlantique, Parasite vient seulement de sortir. Pour prendre la claque sud-coréenne, les Américains ont dû attendre de longs mois. Une attente que The Playlist a voulu combler en demandant au réalisateur coréen les films qui l’avaient inspiré. Et parmi eux, on compte le maître français du thriller social (dont on se réjouit de le voir citer hors des frontières hexagonales) : Claude Chabrol pour La Cérémonie (1995) et La bête doit mourir (1969). Bong Joon-ho avait déjà cité Chabrol ainsi qu’un autre réalisateur français lors de la remise de son prix sur la scène du Palais des festivals : « Je suis très honoré, j’ai toujours été très inspiré par le cinéma français, je remercie Henri-Georges Clouzot et Claude Chabrol ! »
Bong a également expliqué avoir puisé dans La Servante de Kim Ki-Young, classique parmi les classiques sud-coréens. La filiation est évidente et revendiquée par le cinéaste. « Les escaliers jouent un rôle important en montrant visuellement ce sentiment d’infiltration qui est au cœur de Parasite. Le classique coréen de Kim Ki-Young, que je considère comme mon mentor, raconte aussi l’histoire d’une femme de ménage infiltrée dans une famille bourgeoise, avec un escalier dans une de ses scènes centrales. »
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Mais pour comprendre parfaitement Parasite, il faut continuer de regarder du côté du cinéma des années 1960. « Psychose d’Alfred Hitchcock est aussi une référence clé. Bien que moins riche, la maison de Norman Bates a aussi deux étages avec un escalier qui mène au secret qui se cachent en dessous », ajoute-t-il. Dernier film mentionné par le génie sud-coréen : The Servant de Joseph Losey, une autre histoire de relations plus que perverses entre maîtres et serviteurs.
Et si comme les Américains vous n’avez pas encore pu Parasite, il est encore à l’affiche dans quelques salles, alors courez-y !
Image : Parasite de Bong Joon-ho – Copyright The Jokers / Les Bookmakers