Marin Karmitz, Hal Roach, Emmanuel Marre : ils sont dans le nouvel épisode de mk2 Curiosity

Cette semaine on célèbre les visages égarés. À contretemps dans « D’un château l’autre », court-métrage d’Emmanuel Marre ; entre fiction et réalité avec Marin Karmitz et Marguerite Duras dans « Nuit noire, Calcutta » ; somnambules ou ivres dans « High and Dizzy » par Hal Roach, producteur de Laurel et Hardy.


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D’un château l’autre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre (2018, 40’, France)

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D’un château l’autre (c) Michigan Films

Alors que Rien à foutre est sorti en salles ce mercredi, découvrez la première réalisation d’Emmanuel Marre, co-réalisateur du film avec Julie Lecoustre. Pierre, étudiant boursier, parcourt sans conviction les meetings du second tour des présidentielles. C’est finalement Francine, sa colocataire de 75 ans, qui l’éclaire quant aux liens entre politique et société.

Léopard d’or du meilleur court-métrage au festival de Locarno 2018, le film est une ode à l’amitié intergénérationnelle. Emmanuelle Marre y place son ami comédien Pierre Nisse face à sa propre mère Francine Atoch. Les archives bien réelles des meetings d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2017 se mêlent à des dialogues, pour certains improvisés. Ainsi, le film brouille les pistes entre fiction et documentaire, reprenant le concept utilisé par Louis-Ferdinand Céline dans son roman fondateur D’un château l’autre – qui dressait un parallèle entre sa vie et son oeuvre – auquel le film emprunte son titre. En confrontant images numériques et photographie argentique, les matières du film s’entrechoquent, se répondent et tissent le portrait de ses protagonistes en écho avec les évènements contemporains.

« Rien à foutre » de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre : vol plané

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Nuit noire, Calcutta de Marin Karmitz (1964, 24’, France)

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Nuit noire, Calcutta (c) mk2 Films

Film commande de l’industrie pharmaceutique détourné par Marin Karmitz, Nuit noire, Calcutta, prend la forme d’une intense déambulation nocturne scénarisée par Marguerite Duras. Très vite, Marin Karmitz abandonne le projet didactique et vogue vers une narration beaucoup plus libre. Alors que le film devait promouvoir un médicament censé guérir l’alcoolisme, il devient un mirage en noir et blanc porté par Maurice Garrel, dans la peau d’un écrivain ivrogne, vice-consul à Calcutta, réduit à l’impuissance créative. Qui mieux que Duras pouvait décrire les ravages de l’ivresse sur le processus d’écriture ? Son style grave et sa langue lancinante accompagne le naufrage de l’écrivain maudit face à sa page blanche. Plus qu’un film méta, le court-métrage dépeint avec justesse et élégance la détresse de l’auteur, qui déjà n’est plus.

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« Vous ne désirez que moi » : Duras intime

High and Dizzy de Hal Roach (1920, 26’, États-Unis)

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High and Dizzy (c) mk2 Films

Producteur de Laurel et Hardy, Hal Roach raconte, dans cette comédie perchée sur les buildings américains, la rencontre fortuite entre un médecin aussi énamouré qu’éméché (Harold Lloyd) et une jeune fille somnambule (Mildred Davis). Du fait de leur pathologie particulière et respective, le destin fera se réunir ces deux jeunes gens dans des circonstances de plus en plus insolites, jusque sur les toits d’immeubles, que Lloyd surfe avec brio, comme toujours. Un film cocasse qui nous ferait presque regretter l’ère des effets spéciaux numériques tant les cascades, rebondissements et autres fantaisies sont bien amenés et ne manquent pas de nous faire frémir. 

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Pour vous emmener plus loin : Betty de Claude Chabrol (1992, 105’, France) à la location

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Betty, jeune femme alcoolique et paumée, réprouvée par son mari et ses enfants, se réfugie dans le restaurant « Le Trou » où elle fait la connaissance de Laure, l’amante du patron Mario. Laure l’aide et devient une amie. Mais Betty envie sa tranquille assurance et l’amour qui la lie à son compagnon… Marie Trintignant se retrouve face à Stéphane Audran dans ce drame à l’arrière-goût amer. Inspiré par un roman de Georges Simenon, Betty est l Trintignant est brillante de ce rôle de damnée, chassée par sa famille et n’ayant aucun autre refuge que l’alcool. 

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À la (re)découverte de Claude Chabrol avec Antoine de Baecque

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