Le Bel indifférent de Jacques Demy (1957, 29’, France)
À partir d’une pièce éponyme de Jean Cocteau, le jeune Jacques Demy affichait déjà son désir de stylisation à travers ce film inquiet de 1958, dans lequel une femme délaissée adresse une lancinante complainte à son amant qui s’est barricadé dans un cruel mutisme. Voyant peut-être en ce jeune cinéaste un héritier de son lyrisme furieux et de ses visions troublantes, le poète laisse à Demy toute liberté pour donner sa version à la fois exaltée et vénéneuse de ce drame qui, avant cela, avait été interprété sur scène en 1940 par Édith Piaf et Paul Meurisse.
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Falling Leaves de Alice Guy (1912, 12’, Etats-Unis)
Dans ce mélodrame poétique tourné dans les studios Solax, Alice Guy raconte l’histoire d’une jeune héroïne souffrant de tuberculose, à qui le médecin a prédit que lorsque « la dernière feuille aura tombé, elle sera morte ». Sa petite sœur interprète ses mots au pied de la lettre, et se rend dans le jardin pour raccrocher les feuilles tombées des arbres avec de la ficelle… Outre son sens inné de la composition – chaque plan joue sur la profondeur de champ pour créer un jeu de cache-cache -, la première productrice et réalisatrice de l’histoire du cinéma, pionnière en matière d’innovation technique, utilise la colorisation pour créer des tableaux bucoliques d’une mélancolie folle.
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Alice Guy : 6 raisons de découvrir cette pionnière du cinéma
Marguerite telle qu’en elle même de Dominique Auvray (2002, 61’, France)
Dans Vous ne désirez que moi (en salles en ce moment), replonge dans la vie intime de Duras, l’écrivaine et la femme, du point de vue de Yann Andréa, un jeune écrivain qui vécut deux ans de passion avec elle. L’occasion de découvrir ce portrait intime de la romancière, signé Dominique Auvray. Elle y apparaît fidèle à elle-même, tantôt rieuse et sérieuse, vraie et provocatrice, attentive et catégorique, toujours malicieuse. Une façon d’immortaliser, par le geste filmique, la grandeur d’une femme et d’une amitié.
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« Vous ne désirez que moi » : Duras intime
Entretien avec Joanna Hogg par TROISCOULEURS
À l’occasion de la sortie de son diptyque The Souvenir et The Souvenir Part. II, TROISCOULEURS et mk2 Curiosity ont rencontré la cinéaste Joanna Hogg. La Britannique, dont le reste de l’œuvre reste à découvrir en France, se confie sur la difficulté qu’elle a eu à se lancer, à se trouver et à libérer sa forme, sur les études de cinéma qu’elle a mené de front, et sur son travail de remémoration (en partant de ses photos d’époque, d’objets de son quotidien…) pour ces deux beaux films d’émancipation.
Joanna Hogg, l’art de la discrétion
Images (c) mk2 Films